mercredi 28 juillet 2010

N'Djaména: Allocution du Guide de la Révolution, Roi des Rois d’Afrique à la session d’ouverture du 12ème Sommet du Conseil de la Présidence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens.

"Au nom de Dieu, le Miséricordieux…
Mon cher frère, le Président Idriss Deby Itno,
Mes chers frères Présidents des Etats de la Communauté du Sahel et du Sahara… CEN-SAD ;

Tout d’abord en votre nom, je remercie infiniment notre frère le Président Idriss, le peuple tchadien et son gouvernement pour le bon accueil et les facilités pour la tenue de ce sommet à N’Djaména dans des conditions très satisfaisantes et sures. Nous le remercions également pour avoir réuni les conditions favorables afin de réaliser notre travail dans l’ombre de cette atmosphère fraternelle et très hospitalière.

Il m’est agréable de voir les changements à N’Djamena en me promenant dans la ville. J’ai remarqué qu’elle est en train de se développer. Les bâtiments en ruine et vieillissants commencent à disparaître au profit de nouvelles bâtisses. J’ai vu des Institutions financières… la banque de la Cen-sad et d’autres grandes banques avec leurs succursales… j’espère que cela doit produire les mêmes effets dans d’autres pays du Sahel et du Sahara. C’est ce que les masses, les peuples et les citoyens demandent. Ils demandent le développement, la paix, la stabilité, la dignité humaine, la fierté et l’indépendance économique et politique. C’est la revendication des peuples pour laquelle ils ont âprement luttés.

J’ai hautement apprécié la teneur du discours de mon frère le Président Idriss Deby et j’adhère à ses points de vue que nous devons considérer et nous y référer dans nos documents officiels.

Mon frère Idriss, je vous félicite pour ces réalisations qui commencent à apparaître à N’Djaména et dans tout le pays sous votre courageuse et sage direction malgré les nombreuses tentatives qui cherchent à porter atteinte à la stabilité du Tchad. Mais grâce à notre soutien, à votre courage et à l’adhésion du peuple tchadien, toutes ces tentatives sont restées vaines ; ce qui permet aujourd’hui au Tchad de suivre son chemin vers le développement et vers son édification.

J’apprécie également l’allocution de mon cher frère, le Roi Salem Qabaqibi, Roi de Savalou en République du Bénin qui nous a fait entendre la voix du peuple africain et la base populaire traditionnelle. Ces royaumes sont la véritable base sociale traditionnelle africaine. Ces royaumes et rois et leurs traditions africaines sont éternelles contrairement aux présidents et aux politiques qui changent.

Ô frères, nous sommes à la veille du sommet de l’Union africaine à Kampala. Ce que nous discutons lors de ce sommet, doit influer sur le sommet de Kampala car la Cen-sad représente la majorité écrasante de l’UA et sans les voix de la Cen-sad, l’UA ne parviendra pas à la majorité des 2/3 qui permet d’adopter toutes les décisions. Donc, la parole et la position de la Cen-sad ont une très grande importance et sont très influentes au niveau de l’UA.

Comme les décisions du sommet de la Cen-sad à N’Djamena seront influentes demain au sommet de Kampala, la création de la communauté de la Cen-sad aura été influente en Afrique. C’est elle qui rapproche et encourage la mise en place de l’UA. C’est-à-dire que la création de la Cen-sad a été un pas décisif et historique qui encourage la mise en place de l’UA juste au lendemain de sa propre création. Avant la Cen-sad, il y en avait beaucoup d’autres regroupements sans influence sur la politique africaine. C’est dire que la Cen-sad est aujourd’hui la base de l’Union africaine, la base pyramidale du continent africain. Comme vient de le souligner le frère Idriss dans son allocution, la Cen-sad s’étend de l’océan indien à l’océan atlantique et effectivement, elle s’étend des Iles Comores aux Iles de Sao Tomé et Principe. C’est cela la Cen-sad qui est la base de l’UA, même les experts de l’Afrique qui nous ont présentés leur rapport à Accra, n’ont pas souligné les points positifs pour les communautés africaines mais ils ont dit « on peut consulter le rapport – que la Cen-sad est l’unique communauté sur laquelle on peut compter en Afrique et c’est une communauté politique, économique et sociale et même idéologique... »

Nous voulons lors de cette rencontre ou cette séance, réfléchir sur nous-mêmes, sur notre valeur et le poids de notre communauté de la Cen-sad.

C’est une chose importante pour bien déterminer notre place et notre influence, chose qui aura un impact sur nous et sur les autres qui prennent en compte la communauté comme représentant la majorité écrasante sans laquelle nous n’atteignons aucun quorum à l’Union africaine. La communauté recèle de très importantes potentialités. Nous avons la volonté politique et aussi le besoin qui nous pousse à les exploiter pour une nouvelle vie prospère, digne sur les terres de la Cen-sad et en Afrique.

Nous sommes l’unique région en Afrique où se concentrent toutes les richesses contrairement aux autres presque dépourvues de ressources. Nous avons le pétrole, le gaz, l’eau, des fleuves, l’uranium, le fer, le cuivre, le phosphate, les ports sur mers et océans. Elle est plus proche de l’Europe que les autres régions. Nous avons les principales richesses animalières d’Afrique… peut-être la plus grande richesse animalière au monde se trouve dans la zone de la Cen-sad, la plus grande zone zoologique, d’élevage ainsi que les gisements de minerais que je viens de citer, sont là en quantités énormes.

A titre d’exemple, la Grande Jamahiriya, et Dieu dit- tu dois parler des Grâces de Dieu – la Jamahiriya libyenne a aujourd’hui, à cette heure, 90 milliards de USA$ en quête de marchés pour les investir. C’est une richesse pour la Cen-sad et une richesse pour l’Afrique.

Ce n’est pas de la propagande, ce sont des comptes dans les banques. Le marché libyen ne peut pas accueillir ces grands fonds. Il peut simplement accueillir une partie. Nous sommes tournés vers l’Afrique qui peut-être, pourra les accueillir et la communauté doit avoir la part du lion de ces fonds. Quand la Suisse a détruit les mosquées, nous avons retiré $7 milliards des banques suisses. Cette somme est encore entre nos mains à la recherche d’un marché autre que le marché suisse, pour les investir. Ceci nécessite une stabilité, une paix, une sécurité, une confiance et une vraie indépendance... une volonté politique et une absence de corruption.

Il ne doit pas y avoir une corruption dans l’administration et dans la politique. Il faut la stabilité, une sécurité, des institutions financières garanties qui accompagnent ces fonds et des projets utiles économiquement dans lesquels ces fonds seront investis.

C’est cela la vraie indépendance. C’est ce qui nous libérera du besoin et de tendre la main, la main de la mendicité qu’on tend aux autres qui nous la tordent et nous humilient en exigeant notre soumission envers eux afin de nous donner l’aumône.

Nous ne sommes pas créés comme ca… nous sommes leurs égaux sur terre et sous le soleil. Nos potentialités sont plus importantes que les leurs. Ils nous ont colonisés car ils avaient besoin de nous.

Pourquoi ont-ils colonisé l’Afrique ? Ils l’ont fait parce qu’ils avaient besoin de l’Afrique et de ses richesses. Ce qui veut dire que l’Afrique est riche et qu’ils sont pauvres.

Ceci exige une conscience politique africaine, une révolution africaine, un éveil africain, un éveil de conscience africaine, une conscience africaine et un débarras du complexe d’infériorité. Ils nous ont promis des milliards mais ils ne nous ont rien donné sauf l’ingérence dans nos affaires intérieures.

Mais ces 90 milliards, c’est notre argent et pas le leur. Ils sont entre nos mains, donc il faut mettre fin à la corruption, à l’insécurité et nous devons consolider la confiance entre nous afin de l’investir.

Sur le plan politique, nous allons vers le Sommet de l’Union africaine. Nous, la Cen-sad, avec ces grands moyens et cette grande majorité de sièges à l’Union africaine… nous avons un message que notre représentant le Président Idriss Deby Itno doit transmettre. Nous devons leur dire qu’il nous faut revenir aux décisions des sommets africains après la mise en place de l’Union africaine. Que nous exigeons leurs applications immédiates et le respect des engagements sans aucune déviation et sans aucun recul.

Depuis la mise en place de la commission que nous avions constituée sous la présidence de Museveni jusqu’à nos jours, nous parlons toujours de la nécessité d’accélérer la mise en place d’un gouvernement unioniste africain continental qui sera un outil pour appliquer nos décisions aux différents niveaux et un moyen pour exécuter notre politique économique, sociale et politique…

Nous œuvrons en tant qu’union et avant cela, en tant qu’organisation de l’unité africaine, sans un outil d’exécution. Nous avions un secrétariat qui existe jusqu’à maintenant… auparavant, il était appelé secrétariat et aujourd’hui on parle de commission et demain il sera appelé autorité ou autre chose…

Cependant, il reste le même : un simple secrétariat, des secrétaires, une commission… mais depuis 1963, nous n’avions pas constitué un outil fédéral continental africain qui applique les décisions des ministres dans tous les secteurs ou les décisions des sommets africains.

Après la mise en place de l’Union africaine, la nécessité de créer un outil exécutif fédéral s’est imposée. Nous avons voulu que le conseil exécutif prévu dans les statuts de l’UA… que cet outil ne soit pas composé uniquement comme il l’est aujourd’hui des ministres des affaires étrangères. Le mot exécutif veut dire une institution exécutive qui applique les décisions dans les domaines de l’agriculture, de la santé, de l’enseignement, tout ce qui vit sur terre, dans l’air en mer et dans tous les autres domaines que je n’ai pas cités… et vous diriez que tous ces domaines sont des prérogatives dévolues aux ministres des affaires étrangères…

Nous n’avons pas encore constitué un conseil exécutif, ni un gouvernement fédéral mais on évoque tant de fois la nécessité de la mise en place d’un gouvernement fédéral, l’accélération de l’unité du continent, sa défense de manière commune...

Nous allons leur soumettre les décisions des sommets africains et les décisions des conseils exécutifs composés des ministres des affaires extérieures. Nous sommes obligés de revenir sur toutes ces décisions qui parlent d’un gouvernement de l’union. Nous ne voulons pas renoncer à cette revendication.

En tout cas, si certains pays sont incapables ou si leur volonté n’est pas libre, ou s’il y a des pays dont la souveraineté est hypothéquée ou qui sont inconscients, nous ne devons pas les suivre car un jour ils reprendront conscience et comprendront et seront obligés de nous rejoindre.

Sans un gouvernement africain continental qui commence dès aujourd’hui, la réalisation de l’unité africaine même si cela exige des dizaines d’années, sans la création de cet outil qui doit se faire immédiatement, nous n’avons pas d’autres choix que l’application et le respect des décisions des sommets africains, des statuts de l’Union africaine… et celui qui refuse la mise en application de ces décisions doit assumer ses responsabilités car sa position est de ce fait, illégale.

Celui qui ne veut pas respecter les statuts est dans une position illégale et doit assumer ses responsabilités. Les statuts exigent l’unité immédiate du continent et l’accélération de celle-ci par la création d’un outil de réalisation et de défense du continent.

Les décisions existent. Elles seront soumises au sommet de l’UA par le Président Idriss Deby Itno, Président en exercice de la Cen-sad qui parlera en notre nom. Nous ne voulons pas perdre le temps ni entrer dans des attaques personnelles. Il n’est donc pas nécessaire que tous les présidents de la Cen-sad se rendent à Kampala. Nous prenons part à ce sommet, nous décidons et rédigeons notre message qui sera porté par notre représentant. Notre présence est sans importance puisque nous n’aurions plus autre chose à ajouter à notre déclaration.

Quant au thème retenu pour le sommet à savoir la santé maternelle et infantile, ce thème nous ne le débattrons pas car nous ne sommes pas l’UNICEF. C’est de son domaine de compétence. En tout cas, nous devons avoir confiance en nous-mêmes, en nos capacités. L’avenir sera prospère. Inchallah, pour nos enfants et nos petits enfants. Dieu nous a créés pour être libres, forts et pour l’adorer. Nous sommes des hommes libres et non des esclaves.

Vive l’Afrique unie et forte,
Vive la communauté Sahélo-saharienne base de l’Union africaine. »