# ELAC & ALAC WEBSITE / « OPERATION
OURAGAN DANS LE DESERT » OU LE COUP D’ETAT IMPERIALISTE CONTRE
KHADAFFI
Robert MBELO pour ELAC Website /
2013 12 23 / 1ère édition en mars
2011 /
ELAC Website publie une réédition mise à jour
de l’excellente analyse de Robert Mbelo (*), camarade de Combat du MEDD-MCR et
ami de Luc MICHEL, qui est aussi un des Africains qui ont sauvé l’honneur en
défendant la Jamahiriya avec les Comités ALAC …
C’est une analyse de la destruction de la
Jamahiriya vue par un Africain et au travers d’une vue large qui lie ces
événements à d’autres en Afrique, en RDC et dans la région des Grands Lacs
notamment.
INTRODUCTION
L’Occident dans son avidité et sa cupidité a
toujours eu recours aux grands mensonges pour se justifier et justifier sa
forfaiture. On le perçoit clairement au travers du coup d’état militaire que la
France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont opéré en Libye contre le
Colonel Kadhafi, ou ils prétendaient aller sauver des civils Libyens. Mais
seuls les naïfs se sont laissés avoir par cette justification simpliste et
simplette. Car, attirés par l’odeur du
pétrole de très bonne qualité, l’Occident
a recouru a ces genres stratagèmes pour s’adjuger la manne pétrolière
des Libyens comme ils avaient déjà fait main basse sur celui de l’Irak et de l’Afghanistan.
I.- QUELQUES RAPPELS HISTORIQUES
Ainsi, pour mieux comprendre les velléités
réelles des occidentaux dans le monde, nous devons faire recours à l’Histoire.
A.- LA CROISADE
Il est donc clair que ce que nous appelons
« première croisade » n'était pas appelée ainsi par ses
contemporains. Du point de vue musulman, les croisades ne sont d'ailleurs pas
perçues comme une nouveauté, mais comme la continuation de la lutte contre
l'Empire romain d'Orient, qui durait depuis plusieurs siècles. Pourtant, il est
aussi évident que les contemporains ont eu très tôt conscience que la croisade
n'était pas un simple pèlerinage armé ni une opération militaire comme les
autres mais bien une réalité différente, alliant les caractéristiques du
pèlerinage à Jérusalem aux impératifs d'une guerre pour la défense de
la foi.
Pendant son incarcération après le putsch de
Munich, Hitler rédige Mein Kampf qui expose son programme politique mais
surtout sa vision de la supériorité de la race aryenne (allemande)
sur les autres races, tels les juifs par exemple. En 1935, les
Lois de Nuremberg sont mises en place qui excluent les juifs de la
citoyenneté allemande, les empêchent de pratiquer certains métiers et de se
mêler à la population allemande. Ils doivent porter des étoiles jaunes pour
être distingués dans la rue. Cette politique aboutit à la nuit de cristal le 9
et 10 novembre 1938. Mais Hitler vise aussi d’autres populations de par sa
vision raciste : les noirs, les tsiganes, les aliénés, les handicapés, les
homosexuels…
B.-
L’OPERATION « EL Dorado Canyon
C’est une opération
militaire américaine de bombardement menée par l’US Air
Force, l’US Navy et les Marine Corps contre la Libye le 15
avril 1986. Aussi appelée « bombardement de la Libye par les
États-Unis », elle fut menée en représailles de l'attentat à la bombe, en
1986, d'une discothèque de Berlin-Ouest fréquentée par des militaires
américains (ndlr : faussement attribué à Kadhafi). Critiquée par plusieurs
pays et approuvée par d'autres, elle a abouti à un accord de compensation
monétaire entre la Libye et les États-Unis en 2008.
Pendant l'attaque, quelques bombes manquent
leur cible, frappant ainsi des sites diplomatiques et civils de Tripoli.
Quelques soldats libyens désertent leur poste par peur, alors que les officiers
libyens ont tardé à donner des ordres. Les tirs anti-aériens libyens commencent
après que les appareils soient passés au-dessus des cibles.
Le but officiel de ces destructions était
d'envoyer un message et, en même temps, de réduire les capacités de la Libye à
aider et à entraîner des terroristes. Ronald Reagan avait a l’époque
prédit que si nécessaire, les Etats-Unis le feront à nouveau.
C’est ce qui arrive aujourd’hui.
Le gouvernement de la Libye avait déclaré a cette époque que les
États-Unis étaient victimes de l'arrogance et du pouvoir et voulaient devenir
les policiers du monde. Il avait ajouté que tout groupe qui refusait de devenir
un vassal américain était un hors-la-loi, un terroriste et un démon.
Le mouvement des non-alignés a condamné l'« acte d'agression
lâche, flagrant et fait sans provocation ». La Ligue arabe a exprimé
sa rage envers les États-Unis et, selon elle, cette attaque a renforcé
l'anarchie dans les relations internationales. L'assemblée des chefs de l'Union
africaine a affirmé que la tentative délibérée de tuer des Libyens violait
les principes de la loi internationale.
Le gouvernement de l'Iran a fait valoir que
l'attaque démontrait une politique d'agression, de diplomatie
de canonnières, un acte de guerre, et a demandé un boycott politique et
économique des États-Unis. D'autres ont perçu les intentions des États-Unis
comme une tentative d'éliminer la révolution libyenne. La Chine a affirmé que
l'attaque américaine a violé les normes de relations internationales et a
aggravé les tensions qui existaient dans cette région. L'Union
soviétique a affirmé qu'il y avait un lien évident entre l'attaque et la
politique américaine visant à ruiner la révolution libyenne. La Chine a affirmé
que l'attaque américaine a violé les normes de relations internationales et a
aggravé les tensions qui existaient dans cette région. L'Union
soviétique a affirmé qu'il y avait un lien évident entre l'attaque et la
politique américaine visant à augmenter l'agitation et de créer de nouveaux
foyers de tension, tout en déstabilisant les relations internationales.
L'Allemagne de l'Ouest a affirmé que les disputes internationales doivent être
résolues par la diplomatie et non les armes. La France a aussi critiqué le
bombardement. Les États-Unis avaient reçu a l’époque, l'appui
du Royaume-Uni, du Canada, de l'Australie, d'Israël.
II.- LE MONTAGE DU COMPLOT DE 2011 CONTRE
KHADAFI
Profitant de la crise en Tunisie et en Egypte
ou là, de vrais problèmes sociaux se posaient, l’occident avait saisi la balle
au bond pour enfin se débarrasser de Kadhafi afin de s’adjuger la manne
pétrolière dontregorge la Libye. C’est la CIA qui a tout monté et organisé.
Mais pour ce faire, ils ont eu recours aux services de Nicolas Sarkozy dépeint
comme « le président français le plus pro-américain depuis la Seconde
guerre mondiale ». Au point d’avoir envisagé en 2006, avant son élection,
l’envoi de troupes françaises en Irak dans le cadre d’une "force
internationale". A son, tour, il a eu recours aux services de
Bernard-Henri Levy pour accomplir la basse besogne d’amener a l’Elysée un
« interlocuteur » marionnette qui plaisait à l’Occident.
A.- LA CABALE DE LA FRANCE ET DE L’UNION
EUROPEENNE
Accélération diplomatique dans la crise
libyenne, Nicolas Sarkozy, à l’initiative de Bernard-Henri Lévy, recevait à
l’Elysée les représentants des insurgés de Benghazi, fief de la révolte.
Et reconnaissait le Conseil national libyen (CNL) comme seul représentant
légitime du pays.
Rappelons que Bernard-Henri Lévy,(1) dès son
retour de Lybie, fut un des premiers à demander cette reconnaissance en lançant
un appel à la communauté internationale, aux plus hautes instances de l’état
français, « Les Libyens doivent gagner eux-mêmes leur indépendance »,
avait-il martelé. « Mais bombardons les trois bases militaires d’où
décollent les avions de Kadhafi qui peuvent faire tant de mal ».
Son message a été entendu. La France, rejointe
par la Grande-Bretagne, organisait « des frappes aériennes ciblées »
non pas sur la Libye mais sur un, deux ou trois aéroports. « Si le Conseil
de sécurité nous en donne le mandat je suis favorable à empêcher les avions de
la mort de décoller », avait ajouté le chef de l’Etat . Ce qui fut
fait.
BHL initiateur de cette rencontre ?
S’il n’a « rien organisé du tout », c’est lui qui avait
« suggéré » la rencontre entre les représentants du CNL et Nicolas
Sarkozy. « J’ai appelé le Président », raconte Bhl. En lui disant :
« j’ai rencontré des hommes qui me semblent tout à fait remarquables, ce
sont les dirigeants de la Libye libre. Accepteriez-vous de les recevoir ? Le
président m’a répondu ‘oui’ ». Ce tournant dans la crise libyenne fut
immédiatement en une de tous les médias. Nous vous proposons de
(ré)entendre les différentes interventions de de Bernard-Henri Lévy. Voici la
première, car comment, a l’insu du Ministre des Affaires Etrangères, M. Alain
Juppé, une personne privée, fut-il philosophe, peut s’immiscer dans la gestion
de la diplomatie française ? Avouez, c’est un peu léger…
C’est pourquoi, nous ne nous attarderons pas
ici pour analyser toutes les péripéties mensongères des rencontres occidentales
de l’Union Européennes, de l’OTAN, de la réunion de Paris ou de celle de
Londres. Par contre, nous nous intéresserons aux abstentions russes et
chinoises lors du vote de la résolution autorisant le coup d’état contre Kadhafi
ainsi qu’à la position de Ligue Arabe et
de celle de l’Union Africaine.
En analysant les événements, on comprend tout.
Il s’agit d’une conspiration du mensonge, car comment se fait-il qu’un
soulèvement populaire se soit transformée en quelques heures en une
insurrection armée, puis a une rébellion et à la fin aux préparatifs d’un coup
d’état contre Kadhafi ? Nous percevons la, l’organisation d’un complot
visant a l’assassiner avec ses fils, comme ils l’ont fait avec Saddam Hussein.
B.- LE ROLE DE LA CIA AU CAIRE EN EGYPTE
Poste très important pour la CIA en raison de
la position de l’Egypte sur la scène moyen-orientale, et du fait que c’est le
seul pays d’Afrique du monde arabe à avoir signé les accords de paix avec
Israël à Camp David. D’où l’on comprend aisément le rôle de premier plan que
joue la CIA au Caire.
Ce poste surveille la Libye : c’est cette
antenne de la CIA au Caire qui avait préparé dans les années 1980’ le dossier
visant à renverser le Colonel Kadhafi notamment par le raid américain à
Benghazi, raid qui avait coûté la vie à sa fille ;
C’est ce poste qui avait préparé le dossier de
Loockerbie et du DC 10 d’UTA, et dont BHL prétendait que « la Libye avait
(aurait) reconnu sa culpabilité » (Lire les déclarations de BHL dans
le journal du dimanche du 6 mars 2011).
Ce poste surveille aussi le Soudan, c’est lui
qui avait préparé le bombardement de l’usine de produits pharmaceutiques de
Khartoum. Aujourd’hui, c’est ce poste qui gère le dossier du Darfour, où
d’importants gisements de pétrole ont été découvert. Et donc les motifs
qu’invoque souvent le Secrétaire Général de l’ONU, Mr Kofi Annan, lorsqu’il
parle de la famine et autres cas humanitaires sont mensongers. On ne peut plus
lui faire confiance, lui qui a laissé faire le génocide rwandais, et qui laisse
faire le génocide congolais qui s’élève actuellement à 6 millions de morts.
C.- L’INFILTRATION DES MERCENAIRES D’AL QAIDA
DANS « LA REBELLION »
1.- HISTORIQUE
Al-Qaïda veut dire « a Base »en
arabe, mouvement islamiste fondé par le cheikh Abdullah Yusuf Azzam et son
élève Oussama Ben Laden en 1987. Cest à
partir du 11 septembre 2001 qu’Al-Qaïda s’est mis à jouer en première base
(pour reprendre les termes du base-ball), dans la section terrorisme,
sous-section ‘ennemi de l’Occident’.
L’Occident et ses leaders démocratiques ne
considérèrent pas Al-Qaïda comme une organisation terroriste, ni Ben Laden
comme un assassin sanguinaire, avant les années 1990, car jusqu’à cette date,
ils n’avaient « terrorisé » et « assassiné » que des Russes, les « grands
ennemis » de l’époque pour l’Occident. Même que certains
« chuchotent » que la Base fut construite par les
Étasuniens en réponse à l’invasion soviétique de l’Afghanistan de 1979. Il
semble que les Étasuniens aient toujours aimé jouer avec le feu, autant que le
répandre.
Ainsi, l'opération cyclone (1979 à
1987) est une opération militaire géopolitique américaine secrète initiée par
le président Jimmy Carter en 1979 et menée par la CIA pour armer les
moudjahidines afghans contre l'URSS au cours de la guerre d'Afghanistan
(1979-1989). Durant la guerre froide (1947 à 1991) entre les États-Unis et
l'Union soviétique, à la suite du coup d’État communiste en Afghanistan de 1978
puis de l'entrée soviétique en Afghanistan en 1979, le président des États-Unis,
Jimmy Carter annonce que « l'invasion soviétique de l'Afghanistan est la
plus grande menace pour la paix depuis la Seconde Guerre mondiale ». Déjà,
l’art des formules choc. Art porté aux nues dans les mains de la
belliqueuse administration Bush, mais encore davantage dans celles du président
‘pacifique’, nobélisé, Barack Obama. Il est impératif de plonger dans les
eaux troubles de ces opérations clandestines et de cette époque complexe pour
comprendre vraiment, complètement et non partiellement, le phénomène Al-Qaïda.
Étudier le soi-disant ‘terrorisme islamiste’ en faisant abstraction de toutes
ses relations, passées et probablement présentes, avec les gouvernements
occidentaux, c’est comme essayer de comprendre le réchauffement climatique en faisant
abstraction du soleil.
2.-LE COUP D’ETAT DE LA ‘COMMUNAUTE
INTERNATIONALE’ EN LIBYE
Le guide libyen Mouammar Kadhafi ne
considérait pas que ce qui arrive chez lui - et que l’on brandit comme une
guerre civile - ou mieux une révolution. Mais loin d’être une improvisation,
comme on en a vu en Tunisie ou ailleurs à travers le monde. C’est ainsi qu’il
accusait de nouveau et principalement Al-Qaïda d’être à l’origine de la
"crise" libyenne et dénonçait l’ingérence de la communauté internationale.
Celle-ci à travers la France avait précipitamment pris le parti des insurgés en
exprimant son soutien au Conseil national libyen formé par les insurgés. Or les
pays membres de la communauté européenne, on s’en souvient, sont restés divisés
quant à l’option d’une intervention militaire étrangère en Libye jugée contre
productive par d’autres pays.
En effet, ceux que l’occident qualifie alors
de « rebelles libyens », ce sont en effet des mercenaires d’Al-qaida
recrutés à la va-vite par la CIA pour combattre le Colonel Kadhafi. Ils sont
pour la plupart des Egyptiens, des Afghans, des Irakiens, des Saoudiens, des
Soudanais, des Pakistanais et tant d’autres, que les medias occidentaux
présentent comme des insurgés libyens ou des rebelles, selon les moments. Et
donc, lorsque l’armée régulière libyenne se défend contre ceux-ci, on entend ci
et la les responsables occidentaux dire et répéter que « He (Kadhafi) is
killing his own people » (Il est en train de tuer son propre peuple) pour
justifier leurs interventions qui sont en fait une agression contre la Libye
par des bombardements sauvages et des destructions méchantes des villes
libyennes. Par conséquent, le Colonel Kadhafi se trouvait dans son bon droit
légitime d’exercer les pouvoirs régaliens pour défendre son pays contre une
invasion étrangère.
Et, en
tant que Chef de l’Etat (de facto), il était en train d’exercer ses fonctions
régaliennes traditionnelles qui fondaient l'existence même de l'État libyen et
qui ne faisaient, en principe, l'objet d'aucune délégation et dont personne ne
pouvait les lui dénier.
Ces fonctions régaliennes sont au nombre de
quatre :
- Assurer la sécurité extérieure par
la diplomatie et la défense du territoire ;
- Assurer la sécurité intérieure et le
maintien de l'ordre public, avec, notamment, des forces de police ;
- Définir le droit et rendre
la justice ;
- Détenir la souveraineté économique et
financière en émettant de la monnaie, notamment par le biais
d'une banque centrale.
Alors on se demande pourquoi, les occidentaux
qui se disent détenteurs des valeurs morales civilisatrices de la Chrétienté,
de probité morale et intellectuelle, qui savent distinguer LE BIEN du MAL s’en
soient réduits alors à se renier et inverser
le sens et la valeur des mots sur lesquels repose leur civilisation ?
Eux qui sont venus « civiliser les peuples sauvages de part le
monde », comment peuvent-ils susciter et inciter des peuples à faire du
mal alors qu’ils ont toujours milite a faire du bien ?
Ici, j’ouvre une parenthèse :
Comment peuvent-ils soutenir une
rébellion ?
Qui est en fait une infraction commise contre
l'autorité publique et consistant en une attaque ou en une résistance avec
violence ou voies de fait envers certains fonctionnaires ou officiers publics
agissant pour l'exécution des lois, des ordres ou ordonnances de l'autorité
publique, des mandats de justice ou pour l'exécution d'une décision de justice
(La rébellion est plus sévèrement punie si elle est commise en réunion ou avec
arme) …
Comment peuvent-ils soutenir une mutinerie?
Qui est en fait une insurrection, une émeute,
une sédition, une révolte, un soulèvement, une insubordination et
une désobéissance contre un ordre établi …
Comment peuvent-ils soutenir une insurrection
qui est en fait une action de s'insurger, de se soulever contre le pouvoir
établi pour le renverser ?
Comment
peuvent-ils soutenir ces antivaleurs alors qu’elles sont sévèrement
réprimées chez eux ?
1.- Souvenez-vous de la chasse aux communistes
aux Etats-Unis et l’exécution en 1953. des epoux Rosenberg pour le simple fait
d’avoir été soupconnés d’être des communistes.
2.- Bloody Sunday ? qui s’en souvient
encore de ce jour du dimanche 30 janvier 1972 ou l’armée anglaise a massacré
des Irlandais du Nord qui réclamaient leurs droits démocratiques d’être
independants ?
3. Que dire de la répression des Corses par
l’armée et la police francaises ?...
En effet, ce qui intéressait l’Occident, c’est
la fortune totale libyenne - qui s'élèverait à 120 milliards de dollars (87
milliards d'euros) accumulés sur trente ans, avance Hasni Abidi, directeur du
centre d'études et de recherches sur le monde arabe (Cermam) - et le pétrole.
C’est pourquoi, l’occident ne veut plus alors lâcher prise, il va continuer à
bombarder les positions sensibles de la Libye et même des sites civils pour
faire disparaître Kadhafi , ses fils et son entourage immédiat, afin de se
jeter voracement sur son argent logé dans des Banques américaines et en Suisse,
et faire main basse sur son pétrole.
L’ONU avalise le grand hold-up et organise le
gel des avoirs libyens :
« Décide que le gel des avoirs imposé aux
paragraphes 17, 19, 20 et 21 de la résolution 1970 (2011) s’appliquera aux
fonds, autres avoirs financiers ou ressources économiques se trouvant sur le
territoire des États membres qui sont détenus ou contrôlés, directement ou
indirectement, par les autorités libyennes, désignées comme telles par le
Comité, ou par des personnes ou entités agissant pour son compte ou sous ses
ordres, ou par des entités détenues ou contrôlées par eux et désignées comme
telles par le Comité, et décide également que tous les États devront veiller à
empêcher leurs nationaux ou toute personne ou entité se trouvant sur leur
territoire de mettre des fonds, autres avoirs financiers ou ressources
économiques à la disposition des autorités libyennes, désignées comme telles
par le Comité, des personnes ou entités agissant pour son compte ou sous ses
ordres, ou des entités détenues ou contrôlées par eux et désignées comme telles
par le Comité, ou d’en permettre l’utilisation à leur profit et demande au
Comité de désigner ces autorités, personnes et entités dans un délai de 30
jours à dater de l’adoption de la présente résolution et ensuite selon qu’il y
aura lieu »
III.- LA COMPLICITE DES INSTITUTIONS
INTERNATIONALES ET REGIONALES
A.- LE CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS-UNIES
Après les nombreux événements violents qui ont
marqué la deuxième moitié du Vingtième siècle, le génocide arménien,
l’holocauste juif et les massacres de la seconde guerre mondiale, la communauté
internationale se fixe désormais le but de maintenir une paix durable dans le
monde. C’est dans ce contexte que l’ONU est née en 1945 à la conférence de San
Francisco. Son but principal est de développer la coopération multilatérale
entre les États, mais surtout de conjurer le fléau de la guerre qui gangrènait
l’ordre international.
Dés lors, pour régler leurs différends, les
États peuvent dans un cadre multilatéral parvenir à un accord au lieu de
recourir à la violence ou aux conflits armés. En ce sens, pour mener à bien sa
mission de maintien de la paix dans le cadre de la sécurité internationale, de
résolutions et de prévention de conflits, l’ONU s’est dotée d’institutions
spécialisées comme le Conseil de Sécurité. Toutefois, malgré tout ce
dispositif, l’idéal d’un monde sans guerre reste toujours un mirage. Le conseil
de sécurité, dont la structure est toujours contestée et contestable, semble
enfreindre à ses propres normes procédurales. Il déclenche ou ordonne une
guerre à tout va pour des intérêts supposées ou réels de certains de ses
membres qui le composent tout en faisant fi de la diplomatie préventive,
pourtant préalable à toutes formes de recours à la force.
Le vote de la résolution 1973 adoptée par le
Conseil de Sécurité le 17 mars 2011 illustre bien la complicité de l’ONU dans
le coup d’état ourdi par l’occident contre le Colonel Kadhafi.
1.-L’EXPLICATION DU VOTE DE LA RESOLUTION
1973. RAPPEL HISTORIQUE
Depuis la création de l'ONU, la majorité
des veto au Conseil de sécurité ont été exercés par l'Union soviétique. Depuis
la chute du Mur de Berlin, les États-Unis ont été ceux qui ont
le plus fréquemment utilisé ce droit de veto. En effet, entre 1946 et 2006, on
constate une inversion entre les États-Unis et l'Union
soviétique (puis la Russie) puisque, dans les trois premières
décennies, les premiers ont utilisé ce moyen seulement 12 fois (dont aucune
fois dans les deux premières), contre 113 fois pour les seconds, alors que dans
les trois dernières décennies les premiers en usèrent 70 fois, contre 10 fois
pour les seconds (dont deux dans la dernière décennie).
En 15 ans (entre 1989 et 2004), 19 veto ont
été mis dont :
États-Unis : 13 fois (11 fois par rapport
à Israël, 1 fois par rapport à la Bosnie-Herzégovine, 1 fois par
rapport au Panamá)
Union soviétique puis Russie :
3 fois (2 fois par rapport à Chypre, 1 fois par rapport à la
Bosnie-Herzégovine)
Fin février 2007, le veto a été utilisé 261
fois avec, par ordre d'importance :
123 fois par l'Union soviétique/Russie;
82 fois par les États-Unis;
32 fois par le Royaume-Uni;
18 fois par la France;
6 fois par la Chine.
Fin février 2007, le veto avait été utilisé
261 fois avec, par ordre chronologique :
1945-1955 : 83 fois;
1956-1965 : 31 fois;
1966-1975 : 33 fois;
1976-1985 : 60 fois;
1986-1995 : 37 fois;
1996-2005 : 13 fois;
2006-2007 : 4 fois.
Parmi ces veto, un bon nombre (59) furent des
refus d'admission de nouveaux membres, principalement par l'Union
soviétique et surtout dans les deux premières décennies (membres
généralement admis ultérieurement).
2.--LES ABSTENTIONS DE LA RUSSIE, DE LA CHINE
ET DE L’ALLEMAGNE
La Russie et la Chine se
sont abstenues, mais n’ont pas exercé leur veto : il ne faut pas croire
qu’elles manifestent là un abandon de leur doctrine de la souveraineté :
juste que Kadhafi ne dispose réellement d’aucun soutien, et que ni Moscou ni
Pékin ne voient l’intérêt de se commettre auprès de quelqu’un d’aussi
imprévisible. Cela peut aussi indiquer qu’ils disposent de renseignement
démontrant la fragilité, malgré tout, du régime Libyen.
En effet, pour la Russie, le fait d’appartenir
au G8 lui offre une place privilégiée d’être enfin « considérée »
comme un Etat « fréquentable » au sein de la Grande Europe et surtout
le fait qu’elle entretient de très juteuses relations commerciales avec l’Union
Européenne à qui elle fournit le gaz.
Quant a la Chine, devenue le premier créditeur de l'état américain,
devant le Japon, et qui s’impose comme la 2eme puissance économique mondiale,
elle ne voulait pas offusquer les Etats-Unis avec lesquels elle entretient de
très bonnes relations commerciales et financières.
Les deux pays se sont abstenus tout en sachant
que même s’ils auraient oppose leurs veto, les Etats-Unis avec leurs allies
européens auraient trouve toujours un moyen de se passer du Conseil de sécurité
et d’agir comme ils l’ont planifié.
L’Allemagne, donc, n’en est pas et s’est
abstenue. Cela ne surprendra pas vraiment et montre que sa direction en Europe
ne peut être qu’économique et que si elle est devenue, un peu malgré elle,
exportatrice de sécurité, Angela Merchkel se refuse toujours à une politique de
puissance « classique ». Ca c’est l’explication officielle. Mais en fait,
après une cuisante défaite historique à Stuttgart, ou son parti, la CDU, était
à la tête du Land depuis 1953, politiquement affaiblie, elle n’avait plus
l’autorité morale d’engager l’Allemagne dans une telle aventure. Elle voulait
aussi marquer son autonomie d’action vis-à-vis de l’ennuyeux et ombrageux
Nicolas Sarkozy.
Des critiques qui font écho aux réserves de la
Chine, qui s'était abstenue lors du vote au Conseil de sécurité des Nations
unies. "La Chine a observé les derniers développements en Libye et
exprime ses regrets à propos des attaques militaires", a déclaré Pékin. La
Chine souhaite éviter "une escalade du conflit militaire conduisant à
de nouvelles pertes de vies civiles", a ajouté un porte-parole du
gouvernement. "Il est inadmissible d'utiliser le mandat du Conseil de
sécurité […], afin de mener à bien des objectifs qui vont clairement au-delà de
ses dispositions, prévoyant uniquement des mesures pour protéger la population
civile."
La Russie, qui s'était également abstenue lors
du vote de la résolution, avait appelé ensuite la coalition internationale à
cesser de recourir à la force de manière "non sélective" et
de faire ainsi des victimes civiles en Libye. Un communiqué de la diplomatie
russe estimait que les frappes aériennes sont "des attaques qui ont
aussi été lancées sur des objectifs à caractère non militaire". Un centre
médical, spécialisé en cardiologie, a également été en partie détruit et des
routes et des ponts ont été endommagés par les frappes, selon Moscou.
3.- LA FAIBLESSE DE LA LIGUE ARABE
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr
Moussa, s'était déjà prononcé le samedi 12 mars 2011, pour l'instauration d'une
zone d'exclusion aérienne dans le ciel libyen, lors de la réunion
extraordinaire de la Ligue arabe sur la Libye. Onze ministres des Affaires
étrangères avaient participé à la réunion. Amr Moussa avait déjà reçu le
soutien des six pays du Conseil de la coopération du Golfe. L'intervention des
armées américaine, britannique et française avait cependant suscité de vives
critiques de la Ligue arabe. Et de s’exclamer : "ce qui se passe en
Libye diffère de l'objectif d'imposition d'une zone d'exclusion aérienne, et ce
que nous voulons est la protection des civils et non le bombardement de
davantage de civils".
Quelle hypocrisie ? Il a été d’accord
avec les Américains parce que ces derniers, ou du moins la CIA lui avait promis
son soutien pour les prochaines élections présidentielles en Egypte et ce
soutien avait un prix…Livrer la Libye et Kadhafi. Ensuite il a versé des larmes
de crocodile, mais il oubliait qu’un principe de droit stipule que :
« Nemo auditur turpitudinem allegans » expression latine désignant la
règle selon laquelle « Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.
Par conséquent, les forces de « la coalition » internationale avait
reçu le blanc-seing de la ligue arabe qui leur donnait ce droit d’agresser la
Libye et d’évincer Kadhafi du pouvoir afin de placer a sa place des
marionnettes a leur dévotion.
Les Etats-Unis ont alors répondu indirectement
à la Ligue arabe. "La résolution approuvée par les Arabes et le
Conseil de sécurité des Nations unies inclut 'toutes les mesures nécessaires'
pour protéger les civils, ce qui, nous l'avons bien dit, inclut une zone
d'exclusion aérienne tout en allant au-delà", a déclaré un porte-parole
de Barack Obama à l'agence Reuters. Encore, et toujours des
mensonges.
4.- LA COUARDISE DE L’UNION AFRICAINE
Une fois de plus, l'Union africaine a été
humiliée sur sa propre terre, par les soi-disant puissances démocratiques
qui ne pensent qu'à réaliser leurs desseins machiavélique. En utilisant
la force d'une manière aveugle et en refusant la possibilité à l'Union
Africaine d'aller négocier avec Kadhafi a Tripoli, la coalition ne se
différençiait pas par sa méthode des dictateurs.
Cette opération était non salvatrice mais
destructrice, et les pays voisins ont rapidement du commencer à s'inquiéter des
conséquences. L’Union africaine, méprisée à cause de son inactivisme par les
démocraties barbares d’occident, est restée isolée.
Elle est incapable de gérer l’agression du
Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi en République Démocratique du Congo, ou plus
de 8.000.000 d’innocents Congolais ont trouvé la mort.
Comment la soi-disant communauté international
n’a pas jusqu’ici levé son doigt pour traîner Kagamé et Museveni devant la Cour
Pénal Internationale pour des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et pour
crimes de génocides qu’ils commettent tous les jours a l’Est du Congo ?
Comment cette coalition internationale n’avait pas élevé sa voix lorsque deux
armées étrangères, celle de l’Ouganda et celle du Rwanda se sont battues 2 fois
dans la ville de Kisangani en 1999 et en 2000 ?
Les medias de la Coalition internationale ont
voulu nous faire croire qu’une femme libyenne avait été violée en plein
Tripoli : ce qui était un montage évidemment. Mais la question que se
posent tous les africains est de savoir quand est-ce que cette soi-disant Union
Africaine va se décider de suspendre le Rwanda et l’Ouganda de ses travaux pour
les crimes qu’ils commettent tous les jours sur les femmes congolaises et dont
les images font le tour du monde sans qu’aucun ne s’émeut ? Pour moi,
l’Union Africaine est une coquille vide.
La meilleure conclusion sur cette union de
façade vient d’une femme africaine Calixte Beyala lorsqu’elle s’était écriée
après le bombardement sauvage de cette coalition diabolique sur la Libye en se
demandant : « Où sont donc passés les dirigeants africains en ce
moment où ils doivent exprimer leur indignation ??? En ce moment où le sol
africain est frappé par cette agression dont la finalité apparente est la
destruction des infrastructures du peuple libyen au regard des moyens
disproportionnés utilisés! L'Union africaine démontre qu'elle est, en
fait, un conglomérat bureaucratique qui réunit chaque année des
représentants des intérêts divergents qui ne sont pas ceux des peuples
africains, pour prononcer des discours filandreux! Tous ces dirigeants
caporalisés ne servent que de décor lors des réunions internationales! Ils
n'existent pas ! L'Afrique n'existe pas ! Plus de 6 millions de congolais
étaient massacrés et privés délibérément de justice! Les commanditaires,
dont le britannique Tony Blair, l'américain Bill Clinton, les
exécutants le dictateur ruandais Paul Kagamé et le dictateur
ougandais Yoweri Museveni sont intouchables! A l'allure où va le
monde, le peuple congolais s'emploiera à rendre justice à tous ses morts
oubliés massacrés injustement sous l'égide d'une coalition perverse qui
ressemble à s'y méprendre à cette ''coalition'' qui détruit injustement
les biens du peuple libyen » .
CONCLUSION
Ce que nous devons savoir est que la CIA avait
conjuré la mort de Kadhafi, de ses fils et de ses proches. Celle-ci était
programmée. C’est pourquoi, elle a verrouillé toutes les frontières ;
terrestres, aériennes et maritimes afin de ne
lui laisser aucune chance de s’enfuir. En premier, elle va chercher a
éliminer d’abord ses fils pour qu’il n’y ait plus personne pour le
venger ; c’est une élimination de type mafieu dont elle use en pareille
circonstance. Le but recherché c’est de s’accaparer la fortune de la
Jamahiriya, qui sera partagée entre ceux qui ont monté ce coup d’état et les
marionnettes qu’elle placera au pouvoir après ce forfait. Ensuite c’est le
pétrole. Plusieurs compagnies anglo-saxonnes dont BP et Exxon ont toujours
lorgné en direction des puits de pétrole libyen.
Le Dr Louis Farrakhan dans une interview
diffusée sur vidéo You tube le 27 mars 2011 se posait des questions sur les
réalisations du Colonel Kadhafi : « Est-ce que Kadhafi utilise les
revenus du pétrole pour le bien du peuple libyen ? La réponse est
oui ! » .
Luc MICHEL, pilier du soutien à la Jamahiriya,
lui précisait ce qui suit : « C’est cet homme et la Révolution qu’il
guide que nous soutenons indéfectiblement, dans les bons et les mauvais jours.
Parce que Kadhafi est avec le Che la figure de proue du révolutionnaire engagé
dans le combat anti-impérialiste comme l’a souligné notamment Nelson Mandela.
Parce que son combat pour la dignité et la Causes des Peuples est le
nôtre » (Editorial de Luc Michel à l’occasion du 35 e Anniversaire de la
Révolution de Moammar Kadhafi : « Pourquoi nous soutenons la
Révolution libyenne », in Revue ‘Démocratie Directe’ n°11, 2e série, pp
3-4, mars 2005).
C’est pour quoi les loups impérialistes ne
l’entendaient pas de cette oreille, ils voulaient pendre Kadhafi comme Saddam
Hussein et ses fils, car comme l’a si bien dit Jean de la Fontaine dans la
fameuse fable : « Les animaux malades de la peste » :
« Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue. Qu'il fallait dévouer
ce maudit animal Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal. Sa peccadille
fut jugée un cas pendable. Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable Rien
que la mort n'était capable D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable. Les jugements de la cour vous
rendront blanc ou noir. »
Robert MBELO (*)
Photos :
R. Mbelo au Congrès de Fondation du MEDD-MCR (Mouvement Européen pour la
Démocratie Directe), en Wallonie, en juillet 2004.
Photo de
groupe : (de g. à droite) Djim Ley-Ngardinal (ACTUS, Tchad,
secrétaire-général des Comités ALAC en 2011), Luc MICHEL (président-fondateur
du MEDD-MCR et des Comités ELAC en 2011), Robert Mbelo.
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(*) Ancien Diplomate de la RDC au Caire en
Egypte. Spécialiste des Questions approfondies de Relations Internationales et
africaines.