mardi 14 avril 2015

Ces Docteurs En Doctorats Qui Abêtissent Le Cameroun.

Ré-édition 
Voici un article datant de 2008 mais qui continue de rester d'actualité et que je propose à mes lecteurs...  Il édifie le Cameroun d’aujourd’hui et explique comment une génération d'intellectuels a détruit l’avenir des générations de millions de Camerounais après leur passage aux affaires.

Par Charles MONGUE
chmongue@yahoo.fr

La génération « école supérieure » qui a gouverné le Cameroun après l’indépendance, dont on disait qu’elle était limitée intellectuellement pour véritablement élever le Cameroun vers les cimes qu’il mérite, a cédé la place depuis 25 ans à la race des « Professeurs-Docteurs-Ingénieurs-Experts ». Mais alors qu’on pensait que le pays allait emprunter le TGV du développement, il ne s’est jamais aussi mal porté. Nos docteurs en doctorats, au contraire, donnent du Cameroun aujourd’hui une image d’Etat idiot, qui ne sait pas où il va, et dans lequel les valeurs nobles ont disparu. Ceux qui devaient être nos lumières nous ont plongés dans les ténèbres de la bêtise humaine. Voici une petite palette des tares de ces abêtisseurs du Cameroun.

Ils ont fait du diplôme une consécration Ils usent leurs culottes à étudier, ils investissent les amphis d’ici et d’ailleurs à accroître leur savoir, et ils engrangent de nombreux diplômes, parfois brillamment. Mais dès qu’ils obtiennent un emploi, ils succombent aux délices faciles du quotidien, caractérisés par le cycle travail-espaces intermédiaires (circuits, restaurants, auberges)-maison (télé, dodo). Ils affichent désormais leurs diplômes comme de simples médailles rappelant leurs exploits scolaires passés. Ils ne lisent presque plus, ils n’apprennent plus, ils ne se remettent plus en cause, ils ne font plus de la recherche. Les diplômes leur ont servi à acquérir des strapontins sociaux, un point c’est tout. Ne leur demandez surtout pas ce qu’ils peuvent apporter au pays avec les connaissances qu’ils sont supposés avoir acquises, ils ne vous diront rien, parce qu’ils n’y ont jamais pensé.

Ils ne sont que des consommateurs d’idées Pour nos docteurs en doctorats, leur rôle se limite à énoncer les problèmes (et encore !), les solutions venant de là où elles sont conçues d’habitude. Voyez comment des gens qui sont supposés mieux connaître les réalités de leur pays, se font dicter les mesures économiques par des jeunes cadres parfois sans expérience du FMI et de la Banque mondiale ! « Là-bas » on en est au système LMD à l’université, c’est bon, on l’adopte chez nous. Et quand quelques-uns d’entre eux essayent de produire de la connaissance, ils sont carrément raillés, comme le fut Pr Anomah Ngu avec ses essais de vaccin contre le VIH/Sida. Seulement, en général, les solutions fabriquées ailleurs sont inadaptables à notre pays, et comme nos docteurs en doctorats n’en produisent pas, le résultat est celui que nous vivons.

Ils sont complexés /  
Un recteur à Douala visitait sa faculté de sciences avec son staff de grands professeurs, et ce qu’il a relevé de grave c’est que les enseignants ne s’habillent pas en costume et cravate. Et vous voulez que CICAM se porte bien quand des dirigeants d’une université située dans la chaude capitale économique du pays imposent des costumes trois pièces comme « tenue décente » à des enseignants travaillant dans des amphis surchauffés? Parce que chez les «autres », c’est ça la grande tenue, chez nous aussi ce doit être pareil.

Regardez ces « érudits » dans les débats (façon de parler), et observez que leur argument massue préféré pour défendre une idée, c’est « même en France ou aux USA, ça se passe comme ça ». Notre pays n’avancera jamais si nous pensons que ce sont les « autres » qui doivent décider de ce qui est bon pour nous.

Dire que nous pensions que ce complexe était dû à l’illettrisme !

Ils renient leur savoir pour de la flagornerie/
Lorsqu’un linguiste agrégé appelle l’épouse du chef de l’Etat « Madame la présidente, Son Excellence… », on se demande si on ne rêve pas. Qui d’autre que le linguiste devait tirer la sonnette d’alarme sur les abus de langage au Cameroun ? C’est la même surprise désagréable qu’on a lorsqu’une « sommité » du droit estime qu’on peut retoucher la Constitution chaque fois qu’on le désire, comme un simple règlement intérieur d’association. Un « grand » politologue officiant à l’IRIC s’invite à tous les plateaux TV du Cameroun pour démontrer que la limitation des mandats présidentiels est « antidémocratique ». C’est grave ! Nos docteurs en doctorats n’ont plus aucun garde fou dans leur flagornerie à l’endroit du Prince : même les connaissances sont tronquées pour ces bas desseins. Pas étonnant que les taux de croissance et de chômage (les chiffres sur la population aussi) tiennent plus de l’affabulation que de la statistique réelle. Un pays peut-il avancer quand la science est sacrifiée à l’autel des lubies de ses dirigeants ?

Ils sont lâches et irresponsables /

Leur posture favorite lorsqu’ils font semblant de critiquer le pouvoir en place, c’est d’imputer tous les maux de notre pays à l’entourage du président. Couards comme ils sont, ils veulent faire croire aux Camerounais qu’ils sont gouvernés par Dieu Le Père lui-même (l’infaillible), simplement parce qu’ils redoutent d’éventuels « coups de tête ». Nos agrégés en agrégations admettent volontiers qu’ils ne pensent pas, chacun de leurs actes étant posé « sous la haute impulsion de… ». Aucune de leurs interventions publiques ne peut s’achever sans qu’ils citent « Le chef de l’Etat, Son Excellence… ». Quand ils se font interviewer dans leur bureau, ils font tout pour que la photo de celui qui parle à travers leur bouche apparaisse à l’image. Or, comme une seule personne ne peut produire des idées géniales pour tous les secteurs de la vie du pays, on se retrouve dans une situation où rien n’est fait nulle part. Et flop !

Ils se prostituent dans les sectes et réseaux/

Pour accéder à des postes importants et/ou pour se garantir un « enrichissement scandaleux », nos « longs crayons » adhèrent aux sectes et réseaux qui pullulent (à découvert depuis l’avènement du Renouveau) dans notre pays.

Malheureusement pour eux, ils ne découvrent le vrai « mode d’emploi » de ces cercles mystiques et maléfiques que lorsqu’ils sont déjà à l’intérieur, et les voilà soumis aux pires humiliations : sodomie, cession d’épouses aux « maîtres » pour besoins sexuels, etc. Ils roulent carrosse, ils ont l’illusion de posséder un pouvoir puisqu’on se lève à leur passage, mais comme les prostituées, ils souffrent dans leur chair et leur psychique. Ils deviennent donc envieux de la liberté et de la tranquillité d’esprit des simples citoyens, ce qui engendre la méchanceté. Pas question d’avoir le bien-être social en restant propre, sans endurer les humiliations comme eux. On comprend ainsi aisément pourquoi le bonheur du peuple est le cadet de leurs soucis. Mais dites, comment à ce niveau d’instruction nos docteurs en doctorats ne savent-ils pas que rien sur cette terre ne s’obtient sans contrepartie ?

Ils sont tribalistes/

La déclaration des « élites » du Mfoundi après les émeutes de février 2008 au Cameroun en est une illustration forte, qu’il n’est point besoin de commenter.
Dès que nos « savants » sont nommés à des fonctions de pouvoir sur le plan national, ils courent festoyer au village natal. Comme pour dire qu’ils sont ministres, députés, recteurs, DG ou autres pour leurs frères du village. Ils soutiennent sans honte l’injuste système des « équilibres régionaux » au détriment de la compétence, y compris dans les examens et concours, et lors des recrutements et nominations à des postes de responsabilité. Ainsi, « the right man at the right place » est purement une vue de l’esprit au Cameroun, et l’évolution à reculons du pays est une conséquence logique.

Ils sont menteurs et fourbes/

Quand on affirme, pince-sans-rire, devant les caméras de télévisions que les morts lors des émeutes de février 2008 doivent leur triste sort aux bagarres entre casseurs et pilleurs qui ne s’entendaient pas lors du partage du butin de leurs forfaitures ; ou lorsqu’on déclare triomphalement qu’il y a eu « zéro mort » à Bamenda pendant les années de braise, alors que des personnes sont mortes sous les balles des forces de l’ordre, c’est grave. C’est grave parce qu’on est parent d’enfants, et même (hélas !) enseignant, donc celui qui est supposé dire aux jeunes que le mensonge est un vice. Le mensonge a tellement été banalisé dans notre pays par ceux qui ont la charge de sa gestion, que le terme «politique » est désormais synonyme de « mensonge ». Vous vous rendez compte qu’on a donné des quitus de « bonne gestion » pendant des années à des DG d’entreprises étatiques, alors qu’ils étaient en train de piller et tuer ces structures ? SNEC, CAMAIR, CAMTEL, ONCPB, CNR, la liste est longue des entreprises mortes au Cameroun à cause du mensonge et de la fourberie de nos «
experts ».

Ils sont amnésiques/

Au début des années 1990, beaucoup de nos « érudits » sont montés au créneau pour dire que le Cameroun n’était pas encore prêt pour le multipartisme.

Quelques semaines plus tard, les mêmes revenaient sans honte expliquer la justesse du choix du chef de l’Etat de promulguer les lois qui consacrent le multipartisme. En 1996, ils ont envahi les médias pour présenter la nouvelle Constitution comme un modèle du genre en matière de démocratie. Il n’y avait mieux nulle part : motions de soutien, marches triomphales. Aujourd’hui, voici les mêmes qui reviennent, toute honte bue, décrier « l’une des meilleures constitutions du monde ». Que dire de ce professeur qui, plus jeune, avait vécu des grèves d’élèves au lycée à Bonabéri et à l’université de Yaoundé, qui vient appuyer la thèse de la manipulation des jeunes dans leurs récentes revendications. Il n’y a donc que la jeunesse du Cameroun qu’il faut manipuler pour qu’elle réalise qu’elle a faim ? Au Burkina, au Sénégal et ailleurs, les jeunes sont donc plus « mûrs » qu’au Cameroun ! Une telle amnésie ambiante confine notre pays à l’éternel recommencement, donc à la stagnation et au
recul.

Ils sont faibles et manipulables /

Il n’y a pas longtemps, on a dit aux Professeurs-Docteurs-Ingénieurs-Experts du Cameroun qu’il fallait devenir chef de village pour montrer qu’on « maîtrise » une portion de la population, et obtenir ainsi une meilleure part du gâteau national. Alors ça a été la ruée vers les chefferies dans les villages du pays : quand on était vraiment éloigné de la famille régnante, on mettait sa fortune à contribution pour porter au trône « sa » personne. L’autorité traditionnelle a été fragilisée, décrédibilisée.
Demandez à ces trouillards de marcher à quatre pattes en invoquant de « hautes instructions », et ils vont faire mieux : ils vont ramper. De petits « indics » leur extorquent ainsi de fortes sommes d’argent sous prétexte de pouvoir faire avancer leur dossier en haut lieu. Le plus grave c’est que des maîtres d’EPS et de petits informaticiens conçoivent des slogans et des arguments ridicules, et nos « profs » les répètent comme des perroquets. Etre allé à l’école si longtemps pour n’être que des marionnettes, c’est triste. Malheureusement l’incidence de cette réalité n’est pas qu’individuelle ; le Cameroun en pâtit, car ces grands diplômés qui nous dirigent sont tout autant manipulables par les étrangers. Et nos entreprises, même de souveraineté, sont bradées ; les marchés et contrats de dupes en notre défaveur sont légion.

Ils sont corrompus et voleurs /

Jadis, on identifiait les gens qui avaient « beaucoup lu » par leur détachement pour les biens matériels. Ils ne rêvaient que de reconnaissance pour leurs performances dans leur domaine de connaissance. Aujourd’hui, les super diplômés rêvent de grosses voitures, de châteaux, et de comptes bancaires obèses. Même au sein des universités, on voit comment ils se battent comme des chiffonniers pour décrocher des « missions juteuses ». Quand vous circulez dans nos grandes villes, on vous montre les immeubles construits par tel agrégé, ou tel expert avec l’argent volé à l’Etat. On s’est même servi de l’argent destiné à stopper l’expansion du VIH/SIDA pour bâtir de colossales fortunes. Si la lutte contre la corruption et les détournements était réelle dans notre pays, aucune université au monde n’aurait une plus forte concentration de Professeurs-Docteurs-Ingénieurs-Experts que nos prisons. Conséquence, comme ceux qui devaient avoir assez de distance avec le quotidien pour penser le devenir du pays sont absorbés par la recherche des gains faciles, le Cameroun est sur pilotage automatique.

Il faut préciser que les tares relevées ici ne sont pas exhaustives. Ce qu’il y a de plus inquiétant, c’est que cette race de « docteurs en doctorats » sans consistance est en train de se renouveler, ce qui est normal, puisque beaucoup d’entre eux sont assez cyniques pour continuer à enseigner. Une des preuves de ce nivellement par le bas est le comportement des mototaximen : ils sont discourtois, imprudents, ils ignorent le code de la route, pourtant on nous dit qu’ils sont en grande partie titulaires de licences et de maîtrises.

Alors, quand les grands diplômés d’un pays donnent une telle image d’ignorance de la vie en société, il y a de quoi croire que le peuple dont ils sont supposés être les « éveilleurs de consciences » est d’une idiotie proverbiale.

Heureusement que cette déduction ne résiste pas à l’affirmation de cette grand-mère qui disait toujours qu’il y a l’intelligence de l’école, et il y a aussi l’intelligence humaine tout court qui ne se mesure pas au nombre de diplômes. Il n’y a donc pas lieu de désespérer du Cameroun, car un pays ne se construit pas uniquement avec des agrégés, et les couches moyennes qui portent le pays à bout de bras, sont en train d’apprendre à satiété ce qu’il ne faut surtout pas faire si on veut faire avancer un pays. Expérience qu’elles mettront à profit lorsque l’alternance se fera dans la manière de penser et de conduire le Cameroun.
 

lundi 13 avril 2015

Afrique : Du devoir des Africains de redresser un continent entièrement chamboulé.

Reconfigurés* progressivement par les divers peuples qui les ont dominés depuis l’Egypte pharaonique, les Africains sont engagés dans la voie du non-retour du renoncement à soi au VIIème siècle avec l’islamisation avancée de leurs terres. Avec l’avènement des razzias négrières transatlantiques au XVème siècle, les Africains avaient touché le fond du renoncement à soi.
Du matriarcat, la société africaine est devenue patriarcale. Du pouvoir fondé sur des chartes sociales en étroite liaison avec les ancêtres et les problèmes à résoudre dans le présent et dans l’avenir, l’Afrique est passée à une nouvelle légitimité calquée sur l’absolutisme royaliste du type occidental. D’une terre non commercialisable vouée une agriculture orientée vers les besoins intérieurs, l’Afrique est passée prioritairement aux cultures intensives d’exportation. Transformés en collaborateurs et en messager-consommateurs par leurs différents conquérants, les Africains sont pourvus de nouvelles religions, d’une nouvelle morale, de nouvelles institutions, de nouvelles langues... Ainsi, renoncent-ils lentement mais sûrement à leur propre génie linguistique qui se trouve relégué au rang de vernaculaires incapables d’être modernisées, et donc condamnées à une mort lente. Pour preuve, les parents africains laminés et refaits eux-mêmes, brillent de fierté de savoir et de faire savoir que leurs enfants, ignorant leurs langues maternelles, ne parlent plus que l’arabe, le français, l’anglais, l’espagnol, le portugais, plus actuellement le chinois.
Habillés par l’industrie étrangère, beaucoup d’Africains ne s’estiment « grand quelqu’un » qu’en costume-cravaté. Aussi bien la fameuse élite au sommet que le petit paysan qui, le dimanche, assiste à la messe dans son costume acquis dans la friperie à un prix mille fois moindre qu’une tenue localement confectionnée, chacun érode petit à petit jusqu’aux spécificités vestimentaires, ne serait-ce qu’en tenant compte du climat tropical.
Inscrits de force dans un premier temps, puis de leur plein gré à l’école coloniale d’où beaucoup sortent « bardés de diplômes », les Africains jouent parfaitement leur partition dans la consolidation de l’occidentalisation du monde. Devenus l’élite, construite de l’extérieur pour remplacer la gouvernance authentiquement africaine qui a fait ses preuves dans les phases historiques les plus brillantes de l’Afrique, ces nouveaux Africains moulés à l’aune du projet colonial global vont constamment violer la société africaine pour l’obliger à se débarrasser davantage de sa personnalité. Cette élite a ainsi le fondement de son pouvoir dans l’entreprise de démolition de la société africaine engagée directement par les maîtres eux-mêmes dont elle est la continuité. En travaillant activement à effacer les traces des ancêtres africains, cette élite fabriquée de toutes pièces a égaré le peuple noir à qui il ne reste donc plus qu’à imiter platement les autres jusqu’à en devenir les instruments dans leurs desseins.
C’est l’Afrique entière qui se trouve chamboulée dans sa conception des choses. Ainsi, est-elle passée d’une civilisation qui doit, comme toute autre voulant maîtriser ses pas, Etre avant d’Avoir, à une civilisation qui veut Avoir avant d’Etre.
Ceux qui veulent que les choses changent, si c’est vraiment leur désir, ne peuvent plus continuer à vouloir avoir raison les uns contre les autres dans une ambiance de détestation cordiale ou d’indifférence généralisée. Dénoncer, chacun dans son coin, ne suffit et ne suffira jamais. C’est pourquoi, nous sommes obligés de réunir les énergies disposées à aller dans le même sens sous un leadership nouveau et responsable pour engager la lutte pour la reconquête de notre espace confisqué et détourné vers la satisfaction des besoins et projets qui, non seulement ne sont pas les nôtres, mais qui sont surtout contre notre progrès collectif.
Nous l’avons dit et redit : les grands changements historiques, avant d’être l’affaire de la masse, sont l’œuvre d’un noyau d’individus à l’esprit vif et actif. C’est ce noyau qui, par sa force de conviction et d’entraînement, vulgarise les solutions mûrement réfléchies et théorisées, et pilote la lutte jusqu’à sa phase finale de la reconstruction, tout en s’assurant d’avoir suffisamment préparé de nouvelles générations aptes à continuer et à perfectionner, si besoin, le projet. Ce travail, comme on peut le voir, est des plus compliquées des entreprises. C’est pourquoi, il ne peut être laissé dans n’importe quelle main qui va le couler dans la légèreté et l’immobilisme. Il s’agit de remettre l’Afrique à l’endroit, de la remettre sur sa voie naturelle de progrès d’où les africains ont été détournés, de faire asseoir sa modernisation sur ses valeurs culturelles préalablement tamisées, de lui construire des digues pouvant recueillir tous les flots continus venant de l’extérieur et d’en opérer un tri pour ne retenir que le positif pour répondre à ses propres intérêts.
Il s’agit de lancer résolument l’Afrique vers la grandeur dont elle a toutes les potentialités. Ce n’est pas en cherchant continuellement à se rogner les pieds pour les faire entrer de force dans les chaussures qui leur sont taillées de l’extérieur que les africains redeviendront des acteurs de leur histoire. Au contraire, en agissant ainsi, l’on se prive de ses propres capacités créatrices intrinsèques et au bout de cette démarche, c’est la défaite assurée.
En janvier 2012, nous écrivions qu’avec un leadership éclairé et courageux, les peuples les plus médiocres ont pu faire des bonds dans l’histoire, que nous devons abandonner l’attitude typiquement négro-africaine qui nous pousse à haïr, à détester et à isoler celles et ceux de nos enfants qui sont lucides et capables d’imprimer un rythme de marche adapté, et qu’il faut renoncer à la conviction que l’homme noir n’a pas d’ennemis, malgré les faits historiques évidents prouvant que les africains n’ont ni amis ni alliés dans le monde, et qu’enfin les africains doivent cesser de croire de toute leur force dans les religions d’autrui et dans un humanisme internationaliste qui combat les mêmes prédateurs à leurs côtés. » Nous confirmons ces propos.
Pour conclure, gardons les deux clés essentielles à l’esprit : prendre conscience de la gravité de la situation et organiser la lutte à mener sous un leadership radicalement nouveau et n’obéissant pas aux critères de l’extérieur. Le MOLTRA est dans cette perspective.
* La reconfiguration est la réorganisation des connexions entre les unités d’un système fonctionnel complexe, lorsque certaines sont supprimées et que de nouvelles unités apparaissent.
5 avril 2015
KPOGLI Komla
SG du MOLTRA
Web : http://lajuda.blogspot.com