Engagée dans une lutte qui n’est pas la sienne,
dans une guerre qu’elle n’a jamais déclarée, l’Union africaine, en fait celle
qui existe dans sa forme actuelle, a enrôlé plus de 22000 soldats africains
pour accompagner les impérialismes occidentaux, l’ONU en particulier, dans leur
« sale » guerre en Somalie.
Qui paie le prix ? bien évidemment l’Afrique.
La « Guerre au terrorisme » alibi-prétexte
occidental
Les soldats africains du Kenya, du Burundi, de
l’Ethiopie, du Cameroun, de la Sierra Leone, de Djibouti, de l’Ouganda, du
Swaziland, du Sénégal, du Nigeria et du Ghana mènent une difficile bataille en
Somalie contre les islamistes du Shebaah qui ont, depuis quelques années, fait allégeance
à Al-Qaeda.
Il n’est plus un secret pour personne et ça vaut
toujours le coup de le dire, que l’organisation terroriste - que je nomme
« The International Al-Qaeda Network - a souvent collaboré avec la
CIA, bras séculier de l’impérialisme américain, au service des impérialismes
occidentaux dans le monde, pour organiser des prétextes pour de fausses «
interventions humanitaires », notamment la fameuse « guerre contre le terrorisme
», alibi des guerres de prédation et d’envahissement des Etats souverains.
L’Islamland c’est quoi ?
Au nom du djihad, de la guerre sainte, des hordes
de barbares, des monstres écervelés, des aventuriers de l’apocalypse, des
tueurs à sang froid, des égorgeurs et éventreurs des humains, la pire espèce humaine
qui puisse exister sur terre à notre ère, se lancent à la conquête de nouveaux
territoires en Afrique pour créer un nouveau monde, l’« Islamland ».
Cet islamland n’est pas, s’il faut s’en tenir à la doctrine de l’islam, la terre promise, la terre
sainte pour un islam saint, c’est plutôt la création d’une excroissance de la
géhenne où les défenseurs de ce concept devraient créer l’abîme pour les
humains épris de paix, de tranquillité, de lumière et de créativité. Ces êtres
cruels ont des parrains, qui comme le Qatar et l’Arabie Saoudite, ne lésinent
sur aucun moyen pour financer, à hauteur de millions de dollars, cette mission
expéditive et punitive contre les « koufar », les mécréants ou les
« afarka », les impies et incorrigibles (nègres).
Pour concevoir cet islamland, les renseignements impérialistes,
après leurs échecs en Asie notamment en Afghanistan, en Iraq et au Pakistan,
ont trouvé meilleur de se rabattre dans le « no man’s land » africain
qui s’étend de la Mauritanie au nord du Sahara au Liberia plus au sud
traversant tout le corridor saharien jusqu’à l’est de l’Afrique, partant de la
Somalie au nord à l’Ethiopie au sud. Ici, se devrait se constituer l’Islamland
pour les djihadistes affiliés à Al-Qaeda. Aqmi, Mujao, Ansar Dhine, Boko Haram
et d’autres petits groupes encore moins réputés comme la Seleka, Antibalaka ont
la lourde tâche de mener à bien cette mission. Ils ne sont pas seulement
constitués d’Africains, on retrouve parmi eux des yéménites, des afghans, des iraquiens,
des pakistanais, des saoudiens, etc.
A qui profite vraiment le djihadisme ?
D’après l’information recueillie de nos sources au
sein de la Mission de la Force Africaine en Somalie, la menace exercée par les
mouvements djihadistes est bien plus réelle qu’on ne le croyait et ce d’autant
plus qu’ils ambitionnent de créer leur territoire en Afrique pour transporter
le terrorisme d’al-Qaeda de l’Asie vers l’Afrique.
A qui profiterait cet enlisement des pays africains au
dessous ou au dessus du Sahara ?
On pourrait déjà se forger une idée en Libye, avec le
pétrole et le gaz aujourd’hui illicitement et frauduleusement surexploités par
les prédateurs de tous bords. Nommons-les, la Grande Bretagne, la France, le
Qatar et les USA.
Il y a quelques temps, cette force africaine de
l’AMISOM avait interpellé deux ressortissants tanzaniens et zanzibarites à
Mogadiscio. Interrogés par les B2 AMISOM et le B2 NISA (National Intelligence
of Somali Army), il en était ressorti que : ces deux terroristes
avaient pour destination initiale le Nigeria mais ayant perdu leurs documents
officiels de voyage, ils étaient clandestinement entrés en RCA pendant le
conflit qui opposait et continue d’opposer la Seleka aux Antibalaka. Ils ont
ensuite migré au Soudan du Sud, puis au Kenya avant de se retrouver en
Somalie. » Ces personnes interpellées, n’ont pas manqué de souligner
qu’ils étaient nombreux en Afrique et dans la région sahélo-saharienne, avec
pour mission, créer un « islamland » en Afrique qui part de la
Mauritanie en Somalie, un projet préparé depuis de longue date.
La réalité du terrain
Il convient de rappeler que derrière la scission du
Soudan en Soudan du nord et Soudan du sud, rien n’est anodin. Elle permet d’accompagner
tout simplement le projet d’extension de l’Islamland avec bien évidemment le
soutien étranger qui fournit recrutement, armements, entraînements, formation
et, endoctrinement des groupes djihadistes.
Le couloir du Tchad et du Cameroun étaient des lignes
vertes pouvant accélérer le processus mais avec la guerre ouvertement déclarée
par le président camerounais Paul Biya, elle a marqué un frein au plan
d’extension du territoire djihadiste mais pas un arrêt du projet.
Qu’on ne soit pas surpris, la France avec ses nouveaux
déploiements militaires qu’elle ambitionne dans le Sahel et le Sahara, devrait
redonner espoir à ce mouvement qui semble pour l’instant avoir reçu un coup de
frein qu’il n’espérait pas au niveau de la sous-région d’Afrique centrale.
Les milliers de combattants Seleka sont des forces en
attente dans le nord de la RCA, la rancune contre les chrétiens du sud ne s’est
pas estompée et ce n’est que partie remise. Il faut le savoir, Seleka et
Antibalaka combattent tous pour le même maître : la France. Les elements
de la Seleka seront bientôt prêts pour l’assaut au Kenya par l’ouest et au
Cameroun par son septentrion à l’est. Ils sont tout aussi aidés en
ravitaillement en armes depuis le Soudan du Sud, ravitaillés par la CIA et
couvert par l’Afrikom d’une part et d’autre part, l’armée française stationnée
en RCA équipe et réarme les deux combattants rivaux à leur insu.
Les camps d’entraînements sont toujours actifs dans
les différentes zones favorables au terrorisme comme celle du rebelle Kony, le
boucher, en Ouganda, le chef de l’ « armée nationale du seigneur »
retranché dans la forêt.
Ces monstres qui nous menacent.
Les armées du djihad sont constituées aussi bien
d’hommes que de femmes bien formés en maniements des armes à feu et armes blanches.
Ces femmes constituent non seulement l’appât pour nos forces armées loyalistes (imprudentes) ;
elles sont aussi cruelles que les hommes.
Les femmes en image sont une illustration de la femme
guerrière du sud soudan, entrainée et formée pour tuer. Il revient à la vigilance
des autorités tchadienne, centrafricaine, camerounaise, nigériane et nigérienne
de toujours rester en état d’alerte maximum. Ces femmes comme les hommes de
l’armée du djihad, qu’ils soient musulmans ou chrétiens portent en eux les
germes de la cruauté d’un même parent : l’impérialisme.
Ils sont utilisés pour des fins qu’ils ne savent pas,
ne comprennent pas et ne réalisent pas. Ils sont l’ignorance de leur propre
nature car ils sont restés à l’état d’oppression et d’opacité à la vie, que
leur seule résurgence est de porter les armes contre leurs bourreaux. Ces
bourreaux, c’est nous… nos dirigeants… notre société en perte de morale
africaine… Nos dirigeants ont depuis
les lendemains des guerres occidentales appelées « guerres
mondiales » trahi nos peuples en gardant nos sociétés dans l’obscurantisme
croyant protéger leur pouvoir. Ils ont créé des monstres et ces monstres se
retournent aujourd’hui contre nous, aider par les mêmes fauves d’hier.
En déclarant ouvertement la guerre au terrorisme, le
Président du Cameroun aurait bien pesé ses mots, cependant aura-t-il les
capacités de tenir aussi longtemps quand on s’est que ces inhumains savent
prendre leur temps et savent réagir au moment où l’on pense qu’ils sont damnés.
En tout cas, les menaces qui pèsent réellement sur nos pays sont bien plus réels,
ce d’autant plus que ceux qui communiquent avec ces hordes de barbares, sont le
jour ceux qui contrôlent nos pas.
Photos : miliciens du Boko Haram, femmes guerrières du
Sud Soudan
Carte du djihadisme en Afrique saharienne et
sub-saharienne.
Gilbert NKAMTO (*)
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Éditorialiste, panafricaniste convaincu et leader
d’organisation.
Correspondant du CEREDD à Tripoli, puis Yaoundé.
Secrétaire général du Conseil Panafricain du MDPR /
Mouvement démocratique panafricain pour la renaissance
Administrateur d’EODE Zone Afrique