mardi 28 juin 2011

Afrique: Tout se Joue Désormais en Libye.

 Par Gilbert Rocheteau
L’Afrique n’a pas besoin du Tribunal Pénal International ni moins de l’Organisation des Nations Unies. 

Depuis le début des événements qui se déroulent en Libye, l’Afrique –je veux dire -  le continent africain a joué non seulement un rôle négatif lorsqu’il ne le fallait pas mais elle a montré la fragilité de son unité amorcée depuis le 9 septembre 1999 à travers le vote du Conseil de Sécurité qui a accouché la résolution 1973. 

Le mensonge et la désinformation des média oppresseurs, corrompus et marchands des milieux bourgeois et affairistes liés aux réseaux de l’intelligence des monarques du golfe et des pays impérialistes ont contribué – si je peux le dire – à phagocyter l’opinion internationale sur la question libyenne de façon à cautionner un laisser-faire légitime dont les résultats aujourd’hui se font ressentir sur la vie d’un peuple, naguère en pleine évanescence. Comme je disais précédemment, le même leitmotiv mensonger a été établi de façon à permettre l’irréparable sur le dossier ivoirien. L’unité africaine a été aussi mise en épreuve et par la suite elle a été mise en branle avec la délivrance de l’acte d’arrêt immédiat du président ivoirien Laurent Gbagbo cautionnée par l’ONU et exécutée par le colon, la France. 

L’humiliation est frappante le 11 avril 2011 à 15h13! Certains africains ont applaudi ce jeu de radins… suivons comment le colon parle à travers son media : « … Laurent Gbagbo a été arrêté lundi. Emmené à l'Hôtel du Golf, résidence d'Alassane Ouattara, celui-ci semble avoir été bien traité, ce qui ne semble pas avoir été le cas de tout le monde. (…) Les soldats ayant capturé Gbagbo ayant reçu l'ordre de le capturer en vie, et d'assurer sa sécurité, l'ancien Président sera immédiatement revêtu d'un casque et d'un gilet pare-balles. Sa femme, Simone, n'a pas eu droit au même traitement. Elle a été frappée et insultée. » http://www.lepost.fr/article/2011/04/12/2464231_video-les-images-de-l-arrestation-de-laurent-gbagbo.html
 
Les soldats ayant capturé Gbagbo : le président d’un état souverain africain est devenu un animal qu’on capture… et alors, sa femme, Simone, n'a pas eu droit au même traitement. Elle a été frappée et insultée. Voila que l’ingrédient est mélangé pour faire forte saveur à la sauce. 

Pauvre Afrique !  

Ceux des africains qui ont porté un regard salutaire à cet acte effroi ont cru avoir rempli leur mission cependant, ils ont par leur ignorance ré-ouvert les portes au loup. 

Mais l’histoire nous rattrape et nous revivons les arrestations humiliantes que nous avons connues pendant les années des indépendances africaines où nos leaders indépendantistes avaient été arrêtés, voire apprivoisés comme des animaux en pâture, torturés, ligotés, égorgés vif, la tête accrochée à une tige et promenée le long des rues de nos villes pour symboliser le triomphe du plus fort sur l’intrépide, le nègre qui ne veut pas obéir aux ordres de son maître. Voila comment des indépendantistes comme Ruben Um Nyobe du Cameroun ainsi que ses compagnons de lutte furent sacrifiés sur l’autel de la résistance africaine.

En 2011, 51 ans après, l’Afrique semble être en train d’assister de manière impuissante à la nouvelle décapitation du continent. En  tout, cas c’est le même scenario qui se reproduit avec les mêmes personnages mais de façon différente non plus parce que Berlin de 1884 l’a consacré avec pour objectif d’aller annoncer la bonne nouvelle aux animistes et indigènes africains mais cette fois, avec Londres 2011 où la conduite la plus appropriée c’est le message par les bombes derrière le tremplin de la démocratie.  

Certaines analyses sur la pensée politique africaine démontrent bien que, la pensée politique africaine se démarque par rapport aux enjeux politiques majeurs de l’heure aussi bien sur le plan africain que sur le plan mondial. Les condamnations des mouvements sociaux africains, des mouvements intellectuels et des acteurs sociaux, de la diaspora africaine sont un signe que l’Afrique prend du recul par rapport aux fausses tendances au bouleversement que le colon veut imposer à tout un continent. C’est aussi le signe que quelque chose se tisse dans l’antichambre et que, la dynamique lancée en 1999 ne doit pas faire marche en arrière, qu’elle va aller jusqu’à l’établissement des États-Unis d’Afrique dont Mouammar Al-Kadhafi à nos jours en fait les frais.  
Le Professeur Jean-Paul Poungala n’est pas passé par quatre chemins lorsqu’il a écrit « Les Vraies Raisons de la Guerre en Libye » pour démontrer que l’avenir de l’Afrique se jouait en Libye et que Kadhafi ne prenait que les coups de ses nombreuses initiatives qui concourent à la libération du continent du poids de la colonisation qui pèse sur elle.

L’Afrique aurait-elle compris qu’elle a fait fausse route sur la Côte d’Ivoire et qu’elle ne doit plus faire l’erreur sur la Libye ? Les velléités des tout-pour l’intérêt semblerait être la tendance qui infirmerait ma question mais je pense que l’Afrique n’a pas droit à l’erreur en départageant son avis sur la question libyenne car le loup est là, aux aguets, et après la Libye, elle va détruire tout sur son passage. Et le professeur Jean-Paul Poungala de conclure « La force et la vraie liberté de l’Afrique viendront de sa capacité à poser des actes réfléchis et à en assumer les conséquences. La dignité et la respectabilité ont un prix. Sommes-nous disposés à le payer ? Si non, notre place reste à la cuisine, aux toilettes pour garantir le confort des autres. »
 
L’Afrique se reprend-elle en mains après les erreurs commises par certains pays africains en soutenant des pseudo-mouvements insurrectionnels et colorés ?  Faut-il dire qu’il se fait déjà tard après tant de morts innocents tombés sous les bombardements assassins de l’OTAN et de ses alliés du club des guillotineurs de l’humanité ?
Au lieu de tergiverser sur la question, je dirai que les effets de la médiocrité de la diplomatie africaine sont en train de se faire ressentir avec la mort silencieuse et irréalisable de la Côte d’Ivoire, et le crime contre l’humanité qui se perpétue en Libye par l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et de ses alliés du club des guillotineurs de l’humanité, de l’impérialisme et du colonialisme et ce, sous le regard impuissant de l’Afrique et des Africains. L’OTAN assassine le peuple libyen. Il tue et jette son dévolu sur la conscience africaine. 

L’objectif des États dirigeant l'OTAN est de tout détruire pour se ménager les marchés de reconstruction pendant la réalisation desquels ils auront la possibilité de se maintenir sur place en coachant un système électoral accommodé à leur goût. Les dirigeants tiers-mondistes issus de ce genre de scrutin sont démonétisés avant même d'avoir commencé. 
Ce qui se passe en Libye est impardonnable et intolérable et les nations qui attisent le feu pour braiser le corps libyen doivent tôt ou tard répondre de leurs actes. Ce n’est pas en effet le seul corps libyen, c’est le corps de l’Africain qui est ainsi braisé. C’est l’Afrique qui se brûle au-delà de tout contentieux qui peut lier les parties belligérantes.

En 42 ans de regard paternel sur son peuple, Mouammar Al-Kadhafi assiste de son vivant à l’horreur inimaginable de son règne, pris dans les mailles d’une conspiration hétéroclite mêlée des criminels de l’OTAN, des monarques du golf et des anarchistes au relent xénophobe de la prétendue révolution démocratique libyenne aux intérêts diffus mais donc la caractéristique porte la marque du colonialisme. 

Depuis quand l’OTAN soutient-il la démocratie ou alors, est-il mieux placé avec les pays qui le composent de parler de démocratie à l’Afrique ? 

Les Africains doivent comprendre que c’est l’avenir de l’Afrique qui se joue en Libye et sur deux fronts : l’ONU (Organisation des Nations Unies) et le TPI (Tribunal Pénal International).

Elle n’a plus de temps à perdre ni de réflexion à se faire… c’est de tout simplement quitter sans délais l’ONU et claquer définitivement la porte au TPI, puis ouvrir le Tribunal Pénal Africain pour les réfractaires Africains.
Au jour d’aujourd’hui, la récente inculpation de Mouammar Al-Kadhafi confirme les déclarations qui ont été faites sur le caractère impartial de cette cour et qu’elle n’était établie que pour punir les insoumis du tiers-monde. Les leaders politiques africains, les chefs d’état africains n’ont plus de choix devant la détermination de l’Afrique à se passer de la fourberie coloniale. Ceux des leaders africains qui ne veulent pas suivre cette vision de l’Afrique seront contraints par la rue africaine de quitter le pouvoir et laisser place aux autres. 

Trop c’est trop ! L’Afrique en marre de cette humiliation qui date de la période de l’esclavage. L’Afrique mérite mieux que ces images pénibles et douloureuses qui la portaient.