jeudi 27 janvier 2011

Conférence de Presse de : Me. Jourdain Dominique sur les Conséquences de la guerre sur les enfants ; cas de l’ «Arche de Zoé ».


Revue de l’intervention de Me Dominique Jourdain sur le dossier « Arche de Zoé » à N’Djamena au Tchad le 1er octobre 2010 dernier.  

Près de trois années après ce fait divers retentissant connu sous le nom de « l'Affaire de l'Arche de Zoé » le recul permet de s'interroger: a-t-on tiré tous les enseignements? Quel sens et quelle portée concernant l’événement qui a donné lieu à des jugements devenus désormais définitifs et qui ont reconnu le caractère criminel des faits.

Un Français peut-il être habilité à mener un débat sur ce thème?

En tant qu'avocat chargé avant tout, d'affaires familiales, et parce que mes travaux m'avaient conduit à une réflexion approfondie sur la place de l'enfant au sein du conflit judiciaire, mon attention a été appelée dès que la presse s'est fait l’écho de l'événement en France. Un groupe d'humanitaires Français qui s'apprêtaient à secourir des enfants victimes de la guerre venait d'être arrêtés au Tchad et étaient emprisonnés.


Les «humanitaires» en cause avaient en effet embarqué avec eux des journalistes et choisissaient la stratégie médiatique à outrance pour mobiliser en leur faveur l'opinion internationale.

C'était ma marque d'un ego assez conséquent, de l'arrogance dans la conviction qu'ils servaient une cause juste, et c'était aussi prendre de gros risques. L'arrogance était illustrée par des déclarations du genre «on agit d'abord, on réfléchit après». C'est exactement ce que disent les psychopathes. Le risque était au niveau de la solidarité du groupe choisie comme stratégie de défense: il n'y avait pas de hiérarchie et tous les six formaient un seul bloc.


Les juges Tchadiens ont répondu sans ambiguïté: une peine unique pour tous de huit années de travaux forcés.

S'il y a eu « affaire » c'est grâce à la volonté et la pugnacité des autorités du pays. Il fallait aux services de police oser mettre obstacle à une opération qui avait toutes les apparences de la légitimité: des vrais pompiers habillés en pompiers, un vrai médecin et des vraies infirmières. Et des slogans tout à fait vendables: on est là pour sauver des enfants.


Le grain de sable est venu du fait des travailleurs sociaux Tchadiens qui ont réalisé qu'ils étaient trompés: on leur avait assuré que les enfants qu'ils devaient récupérer dans la région seraient scolarisés localement; et il s'avérait qu'ils étaient tout bonnement destinés «à l'exportation». C'en était trop et l'alerte fut donnée. Et l'écho rencontré auprès des autorités.

L'opération qui vraisemblablement avait eu la bénédiction des pouvoirs publics français faisait long feu.

J’ai pressenti dès le début qu'il faudrait contrebalancer l'impact médiatique positif souhaité par les pseudo-humanitaires  qui avaient fait choix d'avocats réputés pour leurs connections avec la presse de l'hexagone.

J'ai fait part de mon analyse à des amis militants africains des droits de l'homme. Et les blogs ici et là ont commencé à dénoncer le «colonialisme compassionnel» selon l'expression d'un député écologiste. Le soutien aux activistes mercenaires n'a pas duré.


La lecture de l’événement selon moi est à deux niveaux.

Nous savons que les enfants enlevés n'étaient pas des victimes de conflits, n'étaient pas orphelins ni Soudanais. Mais quoi qu'il en soit, quelle allait être la conséquence pour chacun d'eux de ce rapt réalisé dans des circonstances hallucinantes et traumatiques (mise en scène médicale)?

 
Il faut faire appel aux données de la psychologie. L'individu ne peut se structurer affectivement et avec harmonie qu'au sein du groupe familial ou socio familial. Sauf si ses parents ou gardiens sont gravement défaillants. Et dans cette hypothèse ce sont les services locaux de protection de l'enfance qui vont pourvoir à son éducation.

En effet le sujet, l'individu n'est pas seulement héritier de caractéristiques physiques ou physiologiques venues de ses parents, mais aussi et surtout de l'histoire familiale et c'est cette histoire qui constitue son identité. Cette histoire est inscrite au plus profond de sa mémoire et il ne peut se construire en la reniant même volontairement.


Et je suis persuadé que l'adoption, que l'islam à juste titre a proscrit, est une infamie surtout lorsqu'elle concerne un enfant qui est arraché à sa culture pour être déporté sur d'autres continents; tôt ou tard il ressentira une culpabilité d'avoir renié les siens.

C'est la première dimension.

L'autre grille de lecture est évidemment plus sociologique et politique. Quel est le sens d'une action qualifiée d'humanitaire qui prend place sans avoir l'appui et la reconnaissance de l'Etat concerné?


Rendre public mondialement le transfert d'enfants de l'Afrique vers l'Europe dans le but officiel de les sauver signifie simplement que des régions d'Afrique ne sont pas dignes d'élever leurs enfants. Que le bonheur, que le salut, est en occident. Et que si les dirigeants des états africains sont défaillants dans leur mission essentielle, il est normal qu'au nom du respect des droits de l'homme, la France vienne y mettre bon ordre. Ces états peuvent être maintenus sous tutelle!


Et ce d'autant que ces états disposent de ressources dont l'Europe a besoin.

C'est toute la question de la mystification des Droits de l'Homme. Dont les occidentaux font une doxa et une religion séculière.

Le principe de souveraineté et d'intégrité territoriale a été transgressé.

Le principe de droit d'ingérence a été démonétisé.


A Paris se trouve une communauté Malienne importante et dont le sort est souvent dénoncé (habitats insalubres, meublés qui sont l'objet d'incendies aux conséquences fatales).

Imaginons un instant que le Mali envoie des ONG pour venir secourir ses ressortissants?

Les criminels de l'Arche de Zoé n'ont pas séjourné longtemps en prison et ont repris leurs activités. Ils ne sont pas quittés pour autant et seront jugés pour escroquerie.

Les familles Tchadiennes n'ont pas reçu les indemnités que les juges d'Abéché leur avaient accordées.

Mais si le dossier n'est pas archivé, l'affaire n'est pas close.

lundi 24 janvier 2011

Une parodie de la révolution tunisienne dite de “Jasmin”, D. J nous en fait le point.

On se souvient du projet à l'époque jugé fou de G.W. Bush; l'équipe du précédent président américain avait imaginé de "remodeler" la carte du Moyen Orient, entendue de la Syrie et jusqu'à la rive Marocaine Atlantique. Il s'agissait pour la plupart de commentateurs (peu nombreux d'ailleurs à écrire sur le sujet) de reprendre les projets coloniaux du début et du milieu du siècle dernier pour redistribuer les cartes et éradiquer ce qui restait de nationalisme arabe.

Au départ de G.W. Bush, les médias s'accordèrent pour affirmer qu'une parenthèse fâcheuse de l'histoire américaine se refermait; avec Obama, embaumé avant même les premières semaines d'action, toute l'action du Département d'Etat serait dictée par la justice et l'équité, le respect du droit des peuples et des souverainetés. Le public suivait, bon gré mal gré, mais chacun aime bien se rassurer par cette idée qu'il assiste à la "Marche de l'Histoire", et il est confortable de s'associer à ce qui paraît être l'avis de la majorité.

Les mois ont passé, et les illusions avec...Guantanamo est toujours en activité, même si on en parle moins, ou plus. La situation en Irak est dramatique, chaque semaine se comptent les morts violentes par dizaines, dans l'indifférence des médias occidentaux. La guerre coloniale fait rage en Afghanistan, les Etats Européens ayant apporté un soutien important à l'Amérique. Les Etats Africains, qui espéraient une meilleure considération et reconnaissance ayant pour effet de ménager leur souveraineté sont toujours pris dans l'étau du FMI et de la Banque Mondiale. Israël n'a jamais fait preuve d'autant d'arrogance et de mépris à l'égard des institutions internationales qui pourtant ont toujours montré une grande compassion à son égard.

Et puis soudain, les émeutes en Tunisie, à la mi-décembre, qui vont éclipser les élections Ivoiriennes. Des jeunes à mains nues qui affrontent la police, en dénonçant l'absence d'emplois. Les jeux paraissent faits, puisque le rapport de force est à l'évidence du côté du pouvoir. Les européens, et au premier rang les Français, c'est-à-dire leur (nouveau) ministre des relations extérieures, affirment qu'il faut aider le gouvernement de Tunis à rétablir le calme. Nombre de nos édiles en France passent de fréquentes et douces vacances sous les cieux favorables de Djerba et Hammamet, et ils ne veulent pas compromettre leurs habitudes; il ne manquerait plus que la contamination gagne le Maroc où chaque politique et journaliste de haut rang dispose d'un Riad...

Mais surprise, voici que le Président légitimement élu, adoubé par les dirigeants européens, loué par le Directeur du FMI, prend la fuite.

Que s'est-il donc passé? Tout le monde le sait mais les grands journaux, et même Jeune Afrique, naguère jamais avare de compliments pour le régime de Tunis, n'en ont point pipé mot. Ce qui s'est passé, c'est que l'ambassade Américaine n'est pas demeurée spectatrice dans l'affaire. Un "deal" a été passé entre les généraux pour que l'armée "lâche" le Président. La police, informée de ces tractations, ne pouvait plus que garder l'arme au pied. Le sort du régime est scellé, mais aucun leader ne s'est détaché du lot, et pas le moindre projet politique; les médias occidentaux se montrent admiratifs et s'accordent pour recommander à la fois que les libertés soient garanties, et que les religieux soient tenus à l'écart.

Et aujourd'hui?

Des émeutes surgissent en Algérie, en Jordanie, en Egypte, au Yémen. Elles sont décrites comme "spontanées" alors qu'il n'en est évidemment rien, les jeunes ne s'exposant pas aux balles sur la simple invitation d'un site web!

On ne peut s'empêcher de songer à la "prophétie" de Bush. Les hommes passent à la Maison Blanche, mais les idées restent.

La pression d'Israël ne faiblit pas à l'encontre de son allié et soutien majeur. Les critiques à l'encontre du régime Iranien, qui a su résister à ce jour aux actes de terrorisme et aux assassinats, à toutes les tentatives de déstabilisation, ces critiques malgré toutes les concessions de Téhéran sur le programme nucléaire civil, deviennent de plus en plus menaçantes. La Syrie est attaquée, le Liban aussi; mais ces ingérences sont tellement maladroites que les peuples ne s'y laissent pas prendre.

Il faut ici encore rendre hommage au courage des résistants Irakiens, Palestiniens et Afghans qui par leur détermination affaiblissent leurs agresseurs et rendent difficile l'accomplissement de leurs noirs desseins.

CRISE IVOIRIENNE OU LE PRELUDE A LA GUERRE CHINE-OCCIDENT

La Chine acceptera-t-elle de financer l’Europe et les USA pour la combattre en Afrique ?
Par Prof. Jean-Paul Pougala (*)
Genève le 11 Janvier 2011


Depuis le début de la crise ivoirienne, tout et son contraire ou presque ont été dits. Les Occidentaux soutiennent presque tous M. Ouattara qu’ils appellent « Président élu » alors que les Africains soutiennent presque tous le président sortant Gbagbo qu’ils désignent par « Président Réélu ». Au-delà des choix partisans pour l’un ou l’autre président élu ou réélu, il est intéressant de constater qu’il y a une autre bataille celle là à distance qui est en train de se jouer entre la Chine et l’occident en Côte d’Ivoire. A travers des appuis militaires directs ou indirects. L’occident défend une vieille idée de l’Afrique dans laquelle il contrôle tout à travers ses hommes de mains et s’accommodent volontiers d’une misère de masse. La Chine est celle qui veut changer la donne et faire de l’Afrique la vitrine de sa puissance économique et militaire hors d’Asie. Ce qui froisse fortement l’Union Européenne et les USA. Mais ces derniers ont-ils la force et l’énergie pour résister longtemps au rouleau compresseur chinois qui a malencontreusement décidé de faire de l’Afrique un des piliers de sa superpuissance en construction ? Exactement comme les USA avaient fait de l’Europe il y a 66 ans.
Pour les Africains, les deux personnages de notre feuilleton symbolisent deux conceptions opposées de la politique africaine.  M. Ouattara,  se définit comme « Houphouëtiste », c’est-à dire quelqu’un qui était ouvertement contre les Etats-Unis d’Afrique. En 1963, son mentor Houphouët Boigny était avec l’ancien président Sénégalais Léopold Sedar Senghor les 2 principaux fossoyeurs du rêve de Kwame Nkrumah de créer immédiatement les Etats-Unis d’Afrique. Pour Senghor et Houphouët la relation avec la France était plus importante que toute nécessité d’autonomie africaine. Ce dernier avait alors prononcé la célèbre phrase : « Ils disent qu’ils vont unir l’Afrique du Cape au Caire. Il le feront sans nous, sans ma Côte d’Ivoire ». La suite on la connaît : l’OUA est née comme une nullité avec un seul programme cher à Senghor et Boigny : « intangibilité des frontières héritées de la colonisation européenne » et adieu le vieux rêve de Nkrumah contenu dans son livre prémonitoire publié en 1961 du titre : AFRICA MUST UNITE (l’Afrique doit s’unir si elle ne veut pas connaître famine, pauvreté et guerres). Mettre fin à la triste parenthèse de l’OUA était une priorité pour Gbagbo dès son arrivée au pouvoir en 2000 pour passer à la nouvelle Union Africaine (en 2002) comme étape intermédiaire vers la création des Etats-Unis d’Afrique. Aujourd’hui, M. Ouattara continue dans la même voie de Houphouët : il ignore les institutions de la Côte d’Ivoire (le Conseil Constitutionnel) et préfère attendre sa légitimité de Paris ou de Washington.  Il demande à une partie du monde de venir faire la guerre pour tuer une partie du peuple ivoirien. Il demande d’affamer les fonctionnaires ivoiriens en les privant de leur salaire. Il demande à la France d’organiser des commandos sous le couvert de la CEDEAO, et comme Houphouët, il n’a jamais expliqué ce qu’il compte offrir à la France en retour.
Aux apprentis sorciers de la théorie des guerres éclair, j’ai envie de dire : aucune élection, aucune personne ne mérite qu’il y ait une seule vie de perdue. Les hommes passent, les empires disparaissent. Mais les cicatrices d’une guerre ne finissent jamais. L’Irak peut-il nous servir de leçon ? En Birmanie (Myanmar) en 2000 un vainqueur des élections présidentielles a été privé de sa victoire, pire, privé de liberté depuis 10 ans, Mme Aung San Suu Kyi s’est contenté en silence d’un prix Nobel de la paix, sans jamais exiger une quelconque intervention de l’extérieur pour aller déloger les usurpateurs du pouvoir. La victoire de Mme Aung San Suu Kyi validée par la Cour Constitutionnelle Birmane est-elle moins importante que la défaite de M. Ouattara déclarée perdant par le Conseil Constitutionnel de son pays ?


3 Exemples hors d’Afrique pour élucider mes propos :

Le 19 décembre 2010, on a voté en Biélorussie, le président sortant a proclamé qu’il a gagné avec 72% et a aussitôt mis en prison les dirigeants de l’opposition. Y a-t-il un seul pays Européen qui a menacé ce pays d’utiliser la force pour déloger Alexander Loukachenko au pouvoir depuis 16 ans ? L’Union Européenne n’a prévu aucun plan militaire pour aller déloger le dictateur. La raison est simple : les 27 pays de l’Union Européenne ont à cœur la valeur de la vie de leurs frères et sœurs de la Biélorussie. C’est à chacun de soigner ses intérêts et les Européens considèrent la vie humaine en Biélorussie plus importante qu’un dictateur qui s’en ira tôt ou tard.

Le Secrétaire Général des Nations Unies M. Ban Ki-Moon et le Représentant de l’ONU en Côte d’Ivoire M. Y Choi sont tous les deux citoyens d’un pays divisé en deux, la Corée. Il y a un des deux présidents Kim Jong-Il qu’ils disent fou et un danger permanent pour sa propre population et pour ses voisins. Mais pour Kim, M. Y Choi et M. Ban Ki-Moon ont toujours justement prôné la retenue. A ceux qui veulent faire la guerre en Côte d’Ivoire, j’ai deux questions : En quoi la vie d’un Coréen serait-elle plus précieuse à préserver que celle d’un Ivoirien ? En quoi la mort des populations civiles en Côte d’Ivoire serait-elle moins grave qu’en Corée ? En quoi Laurent Gbagbo est-il plus dangereux pour ses voisins que le dirigeant Nord-Coréen M. Kim Jong-Il au pouvoir hérité de son père depuis 17 ans et qui lui-même l’avait exercé pendant 46 ans jusqu’à sa mort et qu’il s’apprête à passer à son fils ?


M. Laurent Gbagbo entrera-t-il dans l’histoire comme un dirigeant médiocre, méchant, valeureux ou éclairé ? Nul ne pourra le dire. Ce que nous savons par contre, c’est qu’il est l’homme qui symbolise le mieux les frustrations des Européens et des Africains. La crise Ivoirienne s’est vite transformée en une crise raciale entre les Blancs et les Noirs, entre l’Afrique et l’Europe. Avec cette fois-ci un 3ème larron, la Chine en embuscade.

Le jour précis (17/12/2010) où l’Union Européenne annonçait d’avoir à l’unanimité choisi le camp de Ouattara dans la crise Ivoirienne, contre Laurent Gbagbo, la Chine nous annonçait d’être devenue la première partenaire commerciale du continent africain en publiant les chiffres de 10 mois d’échanges avec les pays Africains. Il en ressort une augmentation du volume d’affaires à 20 milliards de dollars avec l’Angola faisant de ce pays son premier partenaire africain sur le plan commercial, mais aussi militaire. Et le hasard veut justement que l’Angola soit le pays qui soutient militairement les Forces de Défense et de Sécurité de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. Et c’est ce même jour que le général Chinois de division Jia Xiaoning, directeur adjoint du bureau des affaires étrangères au ministère chinois de la Défense était reçu en audience au Cameroun par le Président Biya. Ont-ils parlé de la crise ivoirienne ? La chine peut-elle aider financièrement l’Europe pour sortir de la crise économique et accepter qu’elle utilise cet argent pour la combattre en Afrique ? Ce qui est sûr, c’est que c’est un scénario que l’Europe n’avait pas prévu. L’annonce la même semaine de l’avion chasseur bombardier furtif chinois le Chengdu J-20 est-elle un simple hasard de calendrier ou un message militaire lancé aux USA et à l’Europe ? Le message a été bien reçu à Washington, puisque le nouveau avion militaire furtif F-35 en préparation devant remplacer le F-22 est déjà jugé obsolète et on parle déjà de l’abandon du projet avec des milliers d’emplois à risque, à cause de la nouvelle barre technologique très haute que la Chine vient d’imposer à l’industrie de l’armement américaine jusqu’ici considérée la plus avancée du monde. Selon les experts militaires américains, le J-20 chinois doté de gros missiles antinavires est spécialement conçu pour détruire les nouveaux 10 porte-avions américains en construction jusqu’en 2058. On comprend dès lors pourquoi le porte-avion français Mistral qui en ce moment fait route vers Abidjan pour déloger Gbagbo avant la fin du mois de janvier comme nous l’a promis Ouattara, serait détruit par le nouveau J-20 chinois en moins de 5 minutes. Pour l’instant, la Chine ne tirera pas un seul coup dans la crise ivoirienne, mais il y a à parier que la prochaine crise sera très différente, car l’hégémonie européenne qui dure depuis l’an 1.454 en Afrique vit ses dernières heures à Abidjan.

La crise ivoirienne qui n’était apparemment au départ qu’un simple démêlé entre Européens et Africains s’est très vite révélée comme l’anticipation de la bataille militaire Chine-Occident qui ne fait que commencer, sur le sol africain. C’est aussi le prélude d’une longue saison tumultueuse entre l’Afrique et l’Europe qui peine à accepter l’inexorable autonomie effective de l’Afrique, 50 ans après la parodie d’indépendance. Récemment, les généraux de l’armée chinoise sont en train de défiler un peu partout en Afrique pour tisser des accords de partenariat militaire ; à Pékin, on ne cache plus que le vrai but est de neutraliser toutes les rebellions que l’Europe organisera sur le sol Africain pour les freiner et retarder cette autonomie.

L’arrivée de la Chine sur la scène politique, économique et militaire africaine est en train de se transformer en cauchemar pour l’Europe qui en perd toute sa lucidité. Depuis 2007 l’Union Européenne a tout mobilisé pour proposer à la Chine une sorte de triangulaire pour stopper les gigantesques investissements de la Chine en Afrique. L’ex Commissaire Européen au Développement Louis Michel a fait d’incessants déplacements à Pékin pour faire mille propositions sans succès. L’Europe ne démord pas pour autant, c’est chacun des 27 qui essaye même en solo. L’homme le plus recherché à Pékin et qui donne les maux de têtes aux occidentaux s’appelle : Zhang Ming, le « Monsieur Afrique subsaharienne » du ministère chinois des Affaires étrangères. Tous le détestent et tous lui font la cour. Que lui veulent les occidentaux ? Ils lui demandent ni plus ni moins de faire semblant d’aider l’Afrique, sans vraiment passer à l’action. On lui explique que c’est cela les règles du jeu depuis 5 siècles et qu’il y a très gros à gagner. Que répond-il ? NIET. La Chine n’est intéressée par aucune triangulaire. L’Afrique qu’on disait marginalisée est remise par la Chine au centre des convoitises. Le président Chinois a visité presque tous les pays africains et certains, 3 ou 4 fois, lorsque les Présidents américains en 8 ans ne visitent que 2 ou 3 pays africains. Et sur les 27 pays de l’Union Européenne, 21 sont dirigés par des présidents qui n’ont jamais mis pied en Afrique.

L’Europe est en train de compatir dans une médiocrité des plus grotesques tentant d’embourgeoiser les Chinois en Afrique et de leur enseigner leurs vieilles recettes mesquines qui ont cloué au sol pendant 50 ans le décollage de l’Afrique, avec des slogans tout aussi burlesques et minables : « L'Union européenne et la Chine se sentent plus près de l'Afrique que tout autre continent. ». Les rares documents que nous avons entre les mains des propositions secrètes européennes à la Chine justifient toute cette panique à bord par l’inquiétude des Européens sur un probable surendettement de l’Afrique si la Chine continuait sur cette lancée. Cette thèse est complètement saugrenue. C’est comme si un interdit bancaire allait voir son banquier pour lui expliquer qu’il ne dort pas depuis des semaines parce que son voisin risque de devenir surendetté si cette même banque continuait de lui donner des crédits. Et le supplie de ne plus traiter directement avec ce voisin, mais de passer par lui afin qu’il filtre et suggère ce qui va bien pour son voisin. Le FMI a récemment refusé un crédit à la RDC au motif que le Congo reçoit des investissements chinois. Edwards Bernays dans son livre « Propagande ou l’art de Manipuler l’opinion publique en démocratie » nous enseigne que la manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le monde. L’Union Africaine doit reprendre la main en Côte d’Ivoire pour que le gouvernement invisible de l’Europe n’entrave, ne déstabilise et n’enlève à l’Afrique une des pièces maîtresses du puzzle (la Côte d’Ivoire) dont elle aura besoin pour former et bâtir le mosaïque des Etats-Unis d’Afrique. Si aujourd’hui la Côte d’Ivoire est sacrifiée pour offrir à l’Europe une consolation de répit dans sa guerre commerciale et industrielle perdue d’avance avec la Chine (comme le diktat chinois sur les terres rares), demain à qui le tour ?

La crise ivoirienne aura pour le moins, le mérite de nous donner plusieurs enseignements :

- L’ONU est une boite vide qui nécessite une complète refonte. Cette organisation est en train de se transformer en instrument de déstabilisation des nations et l’initiatrice des guerres civiles plutôt que d’être un instrument de pacification des peuples comme elle a été originellement conçue.

- La finalisation des Etats-Unis d’Afrique est un impératif qui ne peut plus attendre. Tout le processus de la fédération africaine en cours doit être accéléré pour ne pas laisser l’espace aux vieux démons de l’Afrique de faire repartir un nouveau cycle de violences, de guerres et donc de déstabilisation du continent contribuant ainsi comme durant les 50 ans précédents à détourner l’attention des vrais enjeux et des objectifs de création du bonheur pour les populations africaines.

- L’entraînement pour la première guerre mondiale du 21ème siècle entre l’Occident (Europe/USA) et la Chine se fera très probablement sur le sol africain. Le déclin des premiers ne les prive pas de l’instinct d’arrogance habituelle pour continuer d’humilier la seconde en lui intimant ce qu’elle doit faire en Afrique, sur la dévaluation du Yuan. Le ridicule ne tue pas. Ce sont les pays qui se sont trompés de politique et sont responsables d’une crise financière mondiale, qui prétendent donner des leçons à la Chine qui elle a été vertueuse dans sa gestion. Il y a une ligne rouge que tôt ou tard l’occident va traverser et ce jour là, cela va faire : Boum ! Et c’est pour ce Boum que l’Afrique sert aujourd’hui à l’un et à l’autre de terrain d’entraînement.

CONCLUSION

Il me plait de conclure avec ces deux extraits de commentaires sur la crise ivoirienne :

1- « Les colonialistes ont toujours un masque. Ils ne disent jamais du bien de vous. Ils pillent vos ressources naturelles. Ils ont commis des génocides à l’égard des Indiens d’Amérique, détruit des civilisations comme celle des Aztèques. Au nom de la liberté du commerce, ils ont imposé à la Chine trois guerres d’opium. Au nom de l’esclavage, ils sont venus imposer le travail forcé en Afrique. Aujourd’hui, c’est au nom de la justice internationale qu’ils interviennent en Côte d’Ivoire. Quelle est cette justice Internationale? Les magistrats du Tribunal Pénal International sont atteints de ce qu’on appelle un daltonisme au noir. Le dalton ne voit pas certaines couleurs. Ils ne voient que le noir. Si vous allez à la Cour internationale, tous les inculpés sont noirs, pas parce qu’il ne s’est rien passé à Gaza, pas parce qu’il ne s’est rien passé à la prison d’Abugraïb. La question que je me pose maintenant est : Pourquoi l’Afrique accepte-t-elle cela ? Je ne dis pas que tout le monde est innocent, mais si ces gens sont coupables, c’est aux Africains de les juger. Pourquoi l’Afrique accepte-t-elle que ses dirigeants soient jugés par une bande de cosmopolites qui la méprisent ». Jacques Vergès Avocat Français (ancien défenseur du leader Serbe Milosevic au TPI)

- « Derrière le maintien ou non de Gbagbo au pouvoir se joue le contrôle du Golfe de Guinée, cet Eldorado pétrolier que Français ou Américains, en perte de vitesse dans le monde arabe, et unis pour cette fois, ne souhaitent pas voir passer en d’autres mains. A leurs yeux, Alassane Ouattara, ami personnel de Sarkozy, ancien directeur du FMI et gestionnaire libéral, représente un interlocuteur beaucoup plus crédible que Gbagbo le nationaliste ». Colette Braeckman, journaliste au quotidien belge Le Soir. Née en 1946, grand reporter, elle collabore aussi au "Monde Diplomatique"

Voilà pourquoi à mon avis, il n’y a jamais eu d’élection en Côte d’Ivoire, mais une parodie d’élection. Avec 300 milliards de Francs des Ivoiriens que l’Onu a jeté par la fenêtre pour un simulacre d’élection on aurait pu construire 300 hôpitaux, 1000 écoles, 50 Universités, 3.000 crèches, 5.000 dispensaires.




(*) Jean-Paul Pougala est Camerounais co-auteur du livre : L’Afrique, l’Europe et la Démocratie Internationale (ed. Federop 1990) et professeur à l’Université de Turin.

dimanche 23 janvier 2011

Tunisie : la Révolution du peuple trahie, confisquée, manipulée ...

Par Luc Michel, Bxl. 
L'ARMEE TUNISIENNE A FAIT UN COUP D'ETAT CONTROLE PAR LES AMERICAINS !


MAM : « Ce sont les Américains qui ont pris les choses en main »

Les révélations du CANARD ENCHAINE (Paris, 19 janvier 2011),

les aveux de la ministre française Alliot-Marie !

Pourquoi l'armée et la police continuent à tuer des Tunisiens ...

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La France totalement hors du coup (bravo les néocons français, une fois de plus cocus et traités comme des valets) …

Obama pense qu'un Maghreb démocratique est le rempart (sic) ctre les islamistes. Une méconnaissance totale du Maghreb !

Résultat : les islamistes tunisiens rentrent et se réorganisent.

On comprend l'adoption par les médias de l'OTAN du terme "révolution de Jasmin", qui relie le coup tunisien aux "révolutions de couleur", en fait les contre-révolutions organisées dans l'Est européen par les USA contre les régimes anti-occidentaux.

Pauvre peuple tunisien trahit à nouveau ... Sur lequel on tire à nouveau !

mercredi 5 janvier 2011

Vérité Internationale : Vœux de Maître Dominique sur gilbertroocheteau.blogspot.com

Cette année commence avec le même dégoût à l'égard des grands médias.

Considérons l'intérêt que "la communauté internationale" attache curieusement à la Côte d'Ivoire. Alors qu'elle n'a pas bronché quand les élections truquées ont affecté Haïti, le Kosovo, ou l'Egypte.

Personne n'est dupe: il s'agit de monter de toutes pièces l'équivalent d'un fait divers qui à la manière du prestidigitateur, va orienter les regards vers ce qui n'a aucun intérêt, pour pratiquer l'acte sournois en toute tranquillité. La crise financière et les augmentations d'impôts sont escamotées.

Autre exemple : l'attentat d'Alexandrie.

On impute à "la nébuleuse Al Qaeda" la responsabilité de la mort de 20 chrétiens.

Personne n'a évoqué la coïncidence entre la date de cet acte et le déclenchement de l'opération "plomb fondu". Plus de 1000 palestiniens massacrés par une armée officielle; ni poursuite, ni condamnation contre l'entité sioniste.

Pas question là non plus de mettre en relief la dictature en place au Caire, soutenue par Washington, qui fait alliance avec le sionisme pour étrangler les Gazaouis au moyen d'un blocus ignoble.

Et dans son éditorial de ce 3 janvier, Alexandre Adler stigmatisait "la Chaîne Islamiste Al Jaezira" qui ne dénonçait pas suffisamment de tels actes. Autrement dit, invitation au public occidental à tout analyser selon la grille du choc des civilisations.

Et bien entendu, l'évènement, pour autant tragique qu'il soit, est exploité aussi pour masquer les politiques sécuritaires qui se mettent partout en place et réduisent la liberté d'expression. Lorsque 20 musulmans sont tués dans un attentat en Irak, ou au Pakistan, on n'en fait mention qu'en 3 secondes juste avant la météo.