Gilbert NKAMTO pour le CEREDD /
Centre Européen de Recherches et d’Etudes sur
la Démocratie Directe /2014 01 25 /
Qui aurait cru ? Barack Hussein Obama - cet
homme hybride, président des Etats-Unis, dont les deux mandats resteront dans
l’histoire africaine, le pire cauchemar que les Africains aient connu après le
siècle de l’esclavage et la balkanisation de l’Afrique - vient de tendre la
main aux chefs d’Etat africain pour un sommet qu’il compte encadrer à la Maison
Blanche à l’honneur de « l’Afrique » en août 2014.
Cette annonce a fait l’effet d’un boom dans
les présidences africaines mais elle a pris au dépourvu les présidences
européennes qui croyaient avoir leur pleine souveraineté en Afrique et dans ces
« contrées ».
Ce qui est très surprenant, c’est le fait que
les présidences africaines sembleraient avoir gagné le pari sur l’Europe et que
leur directoire de communication serait en harmonie avec la Maison Blanche.
Elles ont accueilli favorablement l’annonce et seraient en train de se préparer
pour cette rencontre ô combien historique pour chacun des présidents africains
qui recevront l’invitation des mains des ambassadeurs américains auprès de leur
pays respectifs pour se rendre à la Maison Blanche, poser auprès d’Obama.
À ce jour, aucun chef d’état africain ne s’est
prononcé, encore moins l’Union africaine, pur objet de décor de l’Afrique
depuis 2011, sur sa participation « éventuelle » ou « pas éventuelle ». Tous
ont gobé l’annonce et dans leurs antichambres ils seraient en train de s’en
enorgueillir…
Il apparaît que ce soit un rêve pour certains
leaders africains qui n’avaient jusqu’ici eu le privilège que de poser auprès
d’un Sarkozy (parti) ou d’un Hollande (partant) ou de Hu Jintao l’ex-président
chinois. Cette fois, ce serait le comble pour ceux-là, d’avoir été à Pékin,
Paris, et Washington et pourquoi ? Pour représenter leurs villages et contrées
et non les « pays » africains du point de vue du Congrès de Berlin.
REVENONS AU PROBLÈME DE FOND !
Dans le mode opératoire du prédateur qu’il
est, le président des USA a appâté les dirigeants africains en faisant semblant
de respecter la politique de l’UA (dont les décisions ont permis d’exclure la
Guinée Bissau et l’Egypte… tout comme les sanctions de l’UA sur Madagascar ne
sont pas encore levées malgré les élections qui viennent de s’achever). Il a
aussi évité de fâcher Londres – son allié de tous temps - en refusant d’inviter
Mugabe, l’homme africain qui a mis à nu les pratiques du Commonwealth et les
désirs coloniaux britanniques d’obscurcir le Zimbabwe et les états-africains
qui furent sous l’influence de la Grande Reine britannique.
Au lieu que l’UA s’insurge sur une telle
annonce qui crée des différences entre Africains, elle est restée muette comme
elle en a l’habitude de le faire lorsque l’Afrique est malmenée par les fauves
en quête de leur pitance en Afrique et ne s’agite que lorsque les conséquences
sont ténébreuses pour les Africains.
Aucun Africain digne et respectueux de
l’éthique africaine, n’accepterait une telle humiliation surtout lorsqu’il
s’agit des leaders qui, en notre temps, sont les leaders de l’Afrique
indépendante… je souligne ici la figure de Robert Mugabe. Qu’il ne soit pas sur
la liste des invités, les autres chefs d’Etat africains devaient se poser des
questions sur l’intention du prédateur noir de la Maison Blanche.
Pire encore, c’est le prédateur noir, l’homme
qui, pour une première fois dans l’histoire de l’Afrique, a déversé plus de
8000 bombes à uranium appauvri et/ou enrichi sur le sol africain, c’est cet
homme là, qui vient inviter les Africains pour soi-disant « ouvrir un nouveau
chapitre dans la relation entre les Etats-Unis et l’Afrique ». L’homme noir que
les grands fauves de l’Amérique ont utilisé pour assassiner plus de
200.000 Libyens et tuer l’homme le plus
aimé de l’Afrique, le Colonel Kadhafi. Que les Africains acceptent de se rendre
à la Maison Blanche, ils y vont pour leur village et contrée mais pas pour
représenter l’Afrique.
QUEL ENSEIGNEMENT CES LEADERS AFRICAINS
VEULENT LAISSER A LA POSTERITE ?
Ils ont perdu le sens de l’Honneur et le reste
du monde en profite pour les traiter en moutons d’abattoir. Ils sont pitoyables
dans leur être lorsque tous les ans ils se rendent en longue file indienne dans
les capitales étrangères pour faire la salle de classe devant un professeur
dont le nom est à tour de rôle : France, Chine, Inde, et aujourd’hui, USA.
Qu’avons-nous fait pour mériter un tel sort ?
Est-ce que ces dirigeants africains ne peuvent
pas abandonner leur souveraineté à l’UA pour se rendre en duo,
UA-USA, UA-CHINE, UA-FRANCE, UA-INDE, UA-ETC… pour résoudre les problèmes de
l’Afrique. Quel est ce malheur qui frappe sur le front des Africains, qui,
chaque fois doivent être la risée des autres nations ? J’ai du mal à être dans
la peau de ces chefs d’état sans gloire ni honneur.
ET LE PRÉDATEUR ?
Ce que les Africains n’ont pas compris, là où
les Latino-Américains ont déjà pris leurs distances, c’est que ces leaders
noirs ne connaissent pas les enjeux mondiaux de l’heure ou bien, ils le savent
mais créent les conditions pour pourrir l’Afrique après eux.
Les USA n’ont jamais été un partenaire fiable.
Ils ont toujours dupé, fait croire au paradis aux peuples du monde, mais ce
paradis s’est toujours transformé en enfer de l’enfer. Les pays
Latino-Américains en sont bien avertis, l’Iraq, l’Afghanistan, le Pakistan, la
Libye, la Syrie actuelle en sont des illustrations éloquentes.
Au lieu que nos leaders s’en prennent à leur
soif d’invitation du Noir de la Maison Blanche, qu’ils remuent leurs méninges
et renvoient l’ascenseur à l’UA, en déclinant l’offre et en laissant à l’UA, le
soin d’aller à la Maison Blanche parler d’une seule voix pour l’Afrique, si
l’opportunité d’y être en vaut vraiment la peine suivant l’agenda africain de
l’heure.
Aucune sécurité extérieure ne sera bénéfique
pour l’Afrique sauf si ce sont les Africains eux-mêmes qui en conjuguent les
efforts. La sécurité des USA pour l’Afrique c’est l’insécurité totale…
Il est clair que mon analyse ne changera
jamais l’avis de ces chefs d’Etat avides de notoriété. Ils sont prêts à payer
le prix du diamant pour se payer le luxe en se ruant à Washington poser auprès
du noir-blanc africain de la Maison Blanche, qui est détesté lui-même
aujourd’hui par les Noirs américains pour ses basses œuvres dans le monde et
aux Etats-Unis même.
DE MÉMOIRE : OBAMA, L’HAMEÇON DES PRÉDATEURS
DE LA MAISON BLANCHE POUR LES AFRICAINS…
Lorsque cet homme arrive au pouvoir lors de
son premier mandat, il montre immédiatement un désintérêt pour l’Afrique. Lors
de sa première visite africaine qu’il effectue au Ghana en juillet 2009, il
tance les chefs d’Etat africain et les traite de despotes, des infréquentables…
puis lors de son discours à Accra il sermonne nos « despotes » africains tel et
si bien que l’on n’aurait pu imaginer que ce serait encore lui, cinq ans après,
qui les convoquera à la Maison Blanche.
Bref, il revient aux leaders africains de
soigner leurs images écornées en refusant de jouer le jeu des impérialistes.
Ces gens viennent toujours avec des idées sincères… vous croyez que vous êtes
en train de consommer un bon poisson mais à la grande surprise, vous trouvez
une vipère vivante – somnolant dans votre plat prête à vous mordre l’œsophage.
Et pour paraphraser Louis Farrakhan, « Ne
pensez pas qu'ils n’ont pas l'intention de vous voler ce qui se trouve sous
votre pied ! Leurs actions ne sont pas à votre avantage, mais à leur avantage
(...). Leur jeu est toujours le même.
Ils n'ont jamais changé, et ils ne changeront pas maintenant. Le serpent peut
se débarrasser de la « vieille peau », mais la "nouvelle peau" qu’il
revêt reste la même: il apparaît juste «frais» et «neuf». »
Gilbert NKAMTO (*)
Photo : Manifestation contre Obama à
Pretoria, Afrique du Sud, le 28 juin 2013.
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Correspondant du CEREDD à Tripoli, puis Yaoundé.
Secrétaire général du Conseil Panafricain du
MDPR /
Mouvement démocratique panafricain pour la
renaissance
Administrateur d’EODE Zone Afrique